Lors de leur rencontre du 29 mai 2019 au palais de l’Elysée (Paris), les deux présidents Andry Rajoelina (Madagascar) et Emmanuel Macron (France) avaient annoncé la signature d’un accord concernant le sort des Îles Eparses… à la date du 26 juin 2020, date de célébration de la fête nationale malgache. Emmanuel Macron était même prévu être à Antananarivo pour assister à cette célébration et procéder en même temps à la signature de cet accord.
Une commission mixte franco-malgache a été mise en place pour préparer les clauses de cet accord à soumettre aux deux présidents.
Mais avant même que cette commission n’entame ses premiers travaux, Emmanuel Macron annonce déjà la couleur. En visite dans la Grande Glorieuse qui est une de ces îles éparses, le 23 octobre 2019, il déclare faire de cette île, une réserve naturelle, précisant que : « … Ici, c’est la France… La présence française a permis d’éviter l’exploitation prédatrice des mers dans cette partie de l’océan Indien… ».
Ainsi mise devant le fait accompli, ladite commission mixte qui n’a tenu sa première réunion que le 18 novembre 2019 (soit à peu près un mois après cette annonce du président français), n’a pu rien décider, annonçant tout simplement qu’une deuxième réunion allait se tenir au mois décembre 2019, cette fois à Paris. Mais il n’en fut encore rien.
Deux mois après, lors de la venue à Antananarivo du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le 18 février 2020, les Malgaches pensaient que les choses allaient de nouveau bouger, mais il n’en fut toujours rien. Car avant cette visite de son ministre des Affaires étrangères, Emmanuel Macron est revenu à la charge.
En déplacement à Chamonix (Mont-Blanc) le 13 février 2020, il précise que la réalisation de son projet de réserve naturelle sur la Grande Glorieuse devrait être effective en ce mois de juin…
Voilà donc qui confirme l’état d’esprit de la France par rapport aux revendications malgaches pour la restitution de ces îles Eparses. Revendications dont beaucoup pensent déjà qu’elles risquent d’être renvoyées aux calendes grecques, puisqu’au vu des « maigres » travaux qui ont pu être faits jusqu’ici par les délégations de ladite commission mixte, et notamment par rapport à cette insistance du président Macron de ne pas lâcher la Glorieuse, l’espoir malgache de se faire restituer ces îles éparses semble de plus en plus incertain.
En tout cas, certaines mauvaises langues pensent qu’on s’avance petit-à-petit vers un abandon total de ces îles au profit de la France. Et qu’il faudrait désormais dire, à propos d’IEM, que ce sont des « Îles à Effacer des Mémoires ».
Selon certains commentaires, cette situation prouve que le néocolonialisme se poursuit bel et bien et Madagascar reste un pays colonisé tant sur le plan économique que sur le plan territorial. La colonisation change tout simplement de forme et de visage avec la connivence des pays développés dans une logique de domination concertée sur les pays riches en ressources mais faibles en sources de revenus et en technicité. Ce qui est déplorable actuellement, c’est que tous les pays colonisés n’arrivent pas à unir leurs voix contre le néocolonialisme car ils sont affaiblis par la politique de diviser pour régner que ce soit à l’intérieur d’un pays ou bien à l’intérieur d’un groupe de pays.
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