De façon générale, un même constat est partagé entre presque tous les observateurs de l’élection présidentielle du 16 novembre dernier : le scrutin s’est déroulé dans le calme et le taux de participation des électeurs a été très faible.
Pour l’Internationale Libérale, ce très faible taux de participation électorale serait le reflet d’une profonde crise de confiance entre les candidats et les institutions impliqués dans le processus électoral, notamment la CENI et la HCC. La question de la nationalité des candidats, la procédure de désignation du Président par intérim et la qualité du fichier électoral étaient les principales sources de conflit.
Ce constat de l’Internationale Libérale est plus qu’éloquent, car il démontre bien la crise qui prévaut actuellement dans le pays. Une crise dont l’issue doit être résolue par un dialogue entre toutes les forces vives de la nation.
En attendant, la mission de l’Internationale Libérale encourage les citoyens, les partis politiques et les candidats à maintenir le calme et la sérénité observés lors du scrutin jusqu’à la proclamation des résultats par la CENI. Elle exhorte les candidats à faire preuve de retenue et à utiliser les voies légales pour tous recours éventuels.
La mission considère comme hautement souhaitable pour l’ancrage de la démocratie et la préservation durable de la paix et de la stabilité dans le pays de restaurer la confiance entre les acteurs et les institutions, et ce avant les prochaines échéances électorales dont les législatives, les communales, les régionales…
Pour ce faire, la mission recommande vivement l’ouverture à brève échéance d’un dialogue politique inclusif pour aplanir les divergences et éteindre les conflits liés à l’interprétation du Code de nationalité, les modalités de désignation du Président intérimaire lors de l’élection présidentielle et la refonte du fichier électoral, ainsi que le renforcement de l’indépendance de l’organe de gestion des élections et du juge électoral.
Ce qu’il faut dire est que cette recommandation de l’Internationale Libérale va dans le sens des revendications de l’opposition et du collectif des dix candidats. Mais elle s’inscrit aussi dans le cadre des recommandations déjà émises auparavant, entre autres lors de la présidentielle de 2018 et même de 2013. Des recommandations qui sont restées comme de vains mots puisqu’elles n’ont pas été suivies.
Néanmoins, il faut saluer cette recommandation de l’Internationale Libérale pour la tenue d’un dialogue entre les différentes parties prenantes… comme le sollicitent ces « médiateurs » du FFKM et du groupe dirigé par la présidente de l’Assemblée nationale Christine Razanamahasoa. Mieux vaut tard que jamais, dit-on.
Fondée en 1947, l’Internationale Libérale est une organisation qui regroupe plus d’une centaine.de partis libéraux du monde entier, parmi lesquels deux partis politiques malgaches. Elle a pour vocation la promotion et la défense des valeurs libérales notamment la défense de la démocratie, des libertés et de l’Etat de droit. En tant que ONG, l’Internationale Libérale a un statut consultatif auprès de l’organisation des Nations Unies.
Cette mission d’observation électorale composée de leaders politiques et parlementaires venus d’Afrique et d’Europe est conduite par l’ancien Premier ministre de Guinée, Cellou Dalein Diallo qui est également vice-président exécutif de l’Internationale Libérale.
