Récemment, le ministère de la Communication et de la culture a fait une publication à l’endroit des internautes malgaches d’éviter de publier la photographie de personnes victimes d’accident sur les différents réseaux sociaux. Une initiative motivée par le respect de la dignité de l’homme et par rapport aux recrudescences de ce fait.
Prenez une société adepte du sensationnel, offrez-lui l’opportunité de partager tout ce qu’elle voit sur internet et attendez que l’anarchie règne. Madagascar comme tous les pays du monde effectivement découvre les vices du numérique. Depuis l’avènement des Smartphones ainsi que les offres des différents opérateurs téléphoniques qui proposent l’accès à internet surtout à Facebook à des prix défiant toutes concurrences, Madagascar est confronté à de nouveaux problèmes d’ordre social.
Une vie qui perd de son sacré
S’il y a une tradition qui est chère aux yeux des Malgaches, c’est le respect de la vie. Ayant toujours eu, un caractère sacré, dans la tradition malgache il y a toute une étape à suivre pour la transition de la vie à la mort afin de s’assurer que l’âme du défunt rejoigne sans encombre les ancêtres. Une valeur qui tend à être oubliée à l’arrivée de technologie. Laxisme et méconnaissance, c’est devenu une pratique à Madagascar que de prendre des photographies de personnes victimes d’un accident et de le publier sur Facebook. Au début, c’était partie d’une bonne intention, les personnes à l’origine de la publication tentaient de retrouver la famille de la victime en publiant ces photos. Au fil du temps, c’est devenu une pratique particulièrement morbide pour assouvir la curiosité des esprits les plus tordus. Ce qu’on oublie souvent, c’est que ces personnes ont leur dignité et surtout de la famille qui n’aimera pas voir une photographie de leur cher disparu de cette manière. D’ailleurs, tout être humain est destiné à la mort et il est certain que personne ne voudrait finir ses jours en faisant la « Une » des actualités des internautes malgaches. Dans son communiqué, le ministère conseille plutôt aux internautes d’illustrer autrement les drames qu’en montrant le visage des victimes.
Exhibition et scandale
Paradoxalement, bien qu’ils soient les premiers utilisateurs de la technologie, les jeunes sont les premières victimes des réseaux sociaux. L’année dernière, les réseaux sociaux malgaches ont été le théâtre de la publication de plusieurs sextape mettant en scène des adolescentes. Des vies détruites par manque d’attention. En effet, alors qu’ils les utilisent de manière non modérés, les jeunes ne sont pas encore aptes à se protéger comme il se faut sur internet. Qui plus est, force est de constater que la protection parentale n’est pas assez courante à Madagascar pour l’utilisation de l’internet. Ainsi, depuis quelques années, les jeunes sont acteurs et victimes de cette triste comédie. Outre les mises en garde, il serait effectivement temps que les autorités compétentes communiquent avec les utilisateurs les risques encourus dans l’utilisation des nouvelles technologies faute de quoi les jeunes d’aujourd’hui figureront comme une génération sacrifiée dans l’utilisation des réseaux sociaux car elle sera vouée à utiliser un outil qu’elle ne maîtrise pas et à en faire des erreurs irrécupérables.
