La déclaration faite par le Président de la République engage la population d’Antananarivo pour 15 jours de plus de confinement. Si le citoyen lambda cherche de nouvelles manières pour tromper l’ennui, Yasmine Fidimalala, artiste-peintre voit en cette période l’occasion de se plonger dans son art.
L’art est une activité solitaire, tout artiste en phase de création connaît cet instant de solitude où l’artiste entre en bal avec la muse pour créer une œuvre, des moments volés au temps au profit de la création. Alors, si la période de confinement s’avère être un supplice pour les communs des mortels, pour elle c’est loin d’être le cas. « Depuis à peu près deux ans, je suis dans une phase ponctuée par une envie profonde d’enracinement, un besoin de retour à la terre, à ses racines, dans la perspective d’aller à l’essentiel de la vie. C’est une démarche tout à fait personnelle dans mes concepts et recherches sur les énergies en générale. Apprendre, découvrir et s’émerveiller font partie de la base de ce concept», nous partage l’artiste. Et cet acheminement spirituel se fait transparaître à travers ses œuvres qui rappellent aux Malgaches leur culture et tradition tout en se focalisant à la femme et son pouvoir interne.
Attitude positive
En tant qu’être humain, il est tout à fait normal d’être en proie à la peur depuis l’annonce de la propagation de la pandémie. C’est une étape que l’artiste-peintre a vite dépassée « avec du recul, on comprend que c’est vain de blâmer le gouvernement ou le président. D’ailleurs, personne n’a le pouvoir de modifier le passé. On ne peut que partir de là où on est ç’est à dire le présent et aller vers le futur ». La panique fragilise le corps et la santé en général et pourtant chaque personne a besoin de toute sa faculté physique en cas de contraction de la maladie.
Sortir vainqueurs dans toute situation
« J’avais connu une étape de ma vie où je me plaignais beaucoup et où j’ai pensé que les pires choses m’arrivaient. J’étais tout le temps une victime de tout de mon entourage, ainsi que des situations et de la vie. Jusqu’à ce qu’un jour où un ami m’avait dit : Yasmine tu as fait le tour de tous ce qui sont négatifs dans ta vie, maintenant pourquoi ne pas essayer l’autre côté? ». En cette période de crise sanitaire, Yasmine Fidimalala envoie un message relativement simple à la population malgache : c’est celui d’apprendre à relativiser car chaque jour suffit sa peine et pour cause, il faut apprendre à vivre le moment présent et à l’écoute de son corps et de son être, prendre soin de soi physiquement et spirituellement, car le confinement nous donne du temps. « Une si petite chose qu’est un virus met le monde entier à genoux. Il est peut-être temps qu’ on soit conscient des vraies valeurs de la vie, de la nature et de notre planète, après tout, nous ne sommes que ses invités, car la nature et les animaux se débrouillent très bien sans les humains », nous suggère Yasmine Fidimalala.
