Finalement, l’état d’urgence sanitaire a été prolongé de 15 jours. Ce qui sous-entend la poursuite du confinement avec toutes les mesures qui vont avec (fermeture des lieux publics, interdiction de circulation des transports publics…), c’est-à-dire des conséquences graves pour les entreprises.
Il va sans dire que l’effondrement du chiffre d’affaires et l’annulation ou le report de la plupart des commandes dans de nombreux secteurs de l’économie font que des milliers d’entreprises, de professions libérales et d’indépendants ne seront pas en mesure de payer les salaires ni les charges fixes à la fin de ce mois d’avril et avec certitude, fin mai.
En conséquence, le tissu économique malgache est menacé de s’effondrer car les acteurs économiques n’ont aucune visibilité à très court terme et personne ne sait quand nous sortirons de cette crise. Pour cette raison, il faut un plan de relance massif avec des mesures puissantes, simples et immédiates.
Pour le moment, les mesures prises par l’exécutif dans ce sens consistent principalement à reporter les obligations fiscales et sociales des entreprises. Et cela ne saurait suffire. Certes, Madagascar a bénéficié de 165,99 millions USD du Fonds Monétaire International (FMI) pour faire face au covid-19.
Mais cela suffira-t-il pour faire face aux énormes besoins financiers dont le pays a besoin ? En effet, il faudra non seulement pourvoir aux besoins des entreprises en matière de trésorerie, mais encore faudra-t-il donner aux ménages un pouvoir d’achat qui permettra de relancer l’économie nationale.
Actuellement, le pouvoir s’efforce de répondre directement aux besoins des ménages (surtout ceux qui sont en difficulté) en leur fournissant des moyens pour subvenir à leurs besoins de survie immédiats (distribution de PPN…). Mais les ménages plus aisés commencent certainement à éprouver des difficultés en raison de la poursuite des mesures de confinement. Et les mesures prises par l’exécutif en matière de report de paiement des dettes (emprunts bancaires, factures de la Jirama…) sont insuffisantes.
Il faudra que l’Etat s’engage à mettre en place un plan de relance économique de grande envergure, un plan Marshall à la malgache.
