TRANSPORT MARITIME : Le pavillon national ne flotte plus depuis longtemps

Le transport maritime long courrier est occulté dans tout projet de développement. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Mais actuellement, avec tous les projets lancés et annoncés par le président de la République, Andry Rajoelina, c’est une véritable aberration que personne n’en parle alors que le pays est une île (avec plus de 5 000 km de côtes). Autrement dit, la très grande partie des produits que le pays importe ou exporte (donc quasiment la totalité) se fait par voie maritime. Il fut un temps où Madagascar disposait de compagnies maritimes nationales (dotées de navires marchands) qui faisaient la fierté du pays. Mais elles ont été coulées volontairement ou non.

Qui se souvient ou qui parle encore du navire « Gasikara » appartenant à l’une des compagnies maritimes nationales de l’époque et qui a disparu, équipage compris, sans que le peuple malgache ait eu la moindre explication ? Bien des rumeurs ont circulé sur la cause de sa disparition, mais aucune n’a été vérifiée. C’est encore l’un des  grands dossiers sur lesquels le peuple malgache attend des révélations pour connaître une fois pour toute la vérité.

Même du temps de Didier Ratsiraka, qui était pourtant un officier de la marine nationale, ce secteur a été négligé. Pourtant, il a dû bien savoir tout l’intérêt stratégique d’avoir une compagnie maritime nationale pour une île comme Madagascar et donc ne plus avoir à se plier au bon vouloir des armateurs étrangers. Et c’est ce qui se passe aujourd’hui.

Les conditions d’expédition de litchis vers l’Europe pendant la campagne illustrent avec évidence cette dépendance : les exportateurs sont redevables des touchées des navires et le moindre retard leur est largement préjudiciable. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Pire encore, il se peut que des frets stratégiques dont le pays a besoin puissent être déroutés pour une raison ou une autre par les transporteurs.

Et en matière de capital humain, ce ne sont pas les gens de la mer qui manquent dans la Grande île. De plus, ils bénéficient d’une bonne réputation. Et l’Ecole navale de Mahajanga a toujours sorti des gens de la mer recherchés dans le monde du transport maritime.

Vous aimerez aussi