Si les internautes malgaches se sont fait traités par les membres du gouvernement pour des « activistes de salon », les scientifiques malgaches quant à eux ont été qualifiés de masturbateurs intellectuels par le ministre de l’environnement Alexandre Georget. Nos dirigeants, peu enclins à écouter les critiques constructives des techniciens malgaches, ont décidé de n’en faire qu’à leur tête, aux dépens de l’avenir du pays.
Le début de cette discorde entre les scientifiques et le ministère de l’environnement n’est autre que le projet de reforestation enclenché par Andry Rajoelina et son équipe. Une discorde qui dès le début ne devrait même pas avoir lieu, dans la mesure où les scientifiques sont les premiers à applaudir cette initiative. Par contre, pour eux, il ne s’agit pas de planter des arbres machinalement mais d’étudier le projet. Dans la mesure où le risque de feux de brousse est élevé dans certaines régions de Madagascar, l’idéal serait de maitriser ce phénomène avant de faire le projet de reforestation. Un conseil qui n’a pas plu au ministre car selon ses lumières, il faut agir. Même si cela consiste à agir bêtement. L’aberration ne s’est pas arrêtée là. Andry Rajoelina en digne communicateur internaute a vu le projet seed-bombs et veut lancer le même à Madagascar. Les indiscrétions évoquent l’alternative de bombarder ces graines dans les plaines de Madagascar et notamment le raphia en grande partie, sans prendre en compte que cette plante ne pousse que sur des zones marécageuses. Là où les membres du Gouvernement ne peuvent pas se substituer aux scientifiques c’est par rapport au fait qu’ils n’ont pas évalué tous les facteurs. De ces seeds-bombs, ce sont surtout les rats qui vont se régaler et les agriculteurs malgaches qui vont en pâtir avec une hausse considérable de la population des rongeurs.
Comme si cela ne suffisait pas, dans les différents parcs nationaux, les responsables ont été sommés de ramasser les grains dans les forêts pour appuyer ce projet de reforestation. Une action qui aura un impact important pour les écosystèmes car on privera de ces forêts de leurs jeunes pousses.
La préservation de l’environnement et la reforestation ne s’improvisent pas. Il ne suffit pas de lancer des projets tape à l’œil. Madagascar a besoin d’une politique environnementale bien évaluée.
