“Baomba be” crie-t-on quand on rentre au desk après une journée de reportage, pour annoncer un scoop. C’était un plaisir dans le métier de journaliste de rapporter des infos dont les lecteurs découvriront le lendemain dans le journal avec surprise ou joie selon les cas. Dans notre métier, il ne faut surtout pas être subjectif, c’est au lecteur d’apprécier et de donner son opinion sur le sujet traité.
Cette méthode objective commence en ce moment à disparaître petit à petit avec le temps où la politique a compris l’importance de la presse en tant que moyen de communication une force incontournable pour la diffusion des idées ou encore un moyen de propagande. Le journaliste est contraint de suivre les idées du patron de presse, qui, de son côté, expose sa couleur et dresse sa ligne éditoriale. Adieu l’objectivité !
Les Unes des quotidiens sont le reflet des patrons de presse. Naina aux Nouvelles, Edgar à l’Express, Ravatomanga dans La Vérité et JDM, Ravalomanana chez Tia Tanindrazana, Rajoelina côtoie Midi et ainsi de suite. C’est le même style dans les chaînes de TV. Donc les analyses politiques et les infos sont concentrées sur ces personnalités. Le lecteur connait le contenu et choisit son journal et délaissé les autres titres, pouvoir d’achat oblige.
Les scoops disparaissent et les infos se ressemblent pour la plupart du temps. La course aux gros titres a disparu, la presse se meurt petit à petit.
Du coup, les personnalités politiques prennent le devant de la scène et déshonorent les journalistes. C’est “Baomba be” qu’on ramène au desk pour le scoop de la journée.
Si le journaliste demande des questions, il veut l’avis et les idées de son interlocuteur. Il veut apprendre et connaître mais pas recevoir des propos injurieux qui l’a mis K.O. Si la personne ne veut pas répondre sur la question posée, c’est son plein droit. Mais respectez le journaliste, c’est son devoir, son gagne-pain. Baomba !
