Si l’habit ne fait pas le moine, dans la région de Vatovavy-Fitovinany, il fait le haut fonctionnaire. Une note émise par le Gouverneur de cette région somme effectivement, les élus ainsi que les directeurs régionaux à respecter la tenue correcte c’est-à-dire port de cravate lors des heures de bureaux afin de marquer leur fonction et leur position dans la société en général.
Ce n’est plus un secret de polichinelle, à Madagascar comme dans les pays en développement, le ridicule ne tue pas. Trop souvent, on met en tête de nos différentes institutions étatiques des personnes qui ignorent tout du tout du poste et qui atterrit pour des raisons politiques. Résultats, on se retrouve avec un Gouverneur qui se met à ordonner les comportements des personnes élues par suffrage universel ainsi que des membres de l’administration. Pour justifier son salaire effectivement, le gouverneur veut laisser ses marques. Malheureusement, cette tentative tombe dans le ridicule le plus total. En ce qui concerne les directeurs régionaux qui sont également concernés par ce circulaire ; il aurait été plus judicieux que cette note émane du district.
D’aucun dira qu’il n’y a pas de raison pour faire toute une histoire pour des cravates mais il est temps que les responsables étatiques malgaches se reconnectent avec leur réalité. Mais quelle réalité ?
Qu’on ne se trompe pas, la vie des hauts fonctionnaires dans les zones les plus reculées de Madagascar ne ressemblent pas à la réalité des grandes villes ou de la capitale. L’hôtel de ville dans ces localités a des airs du bureau de fokontany et ne ressemble pas à un château. Contraindre ces personnes à mettre des cravates reviendrait à faire d’eux des monstres de foires qui n’ont pas leur place dans leur communauté. Qui plus est, cette habitude de vouloir que la population respecte voire même craigne les fonctionnaires, est une pratique coloniale qui n’a plus raison d’être. Faut-il rappeler que les fonctionnaires doivent être au service de la population et non le contraire. Pour cause, exiger des fonctionnaires une différenciation vestimentaire n’a plus raison d’être.
Quoi qu’il en soit, on espère que l’Etat a pris ses dispositions par rapport à ces notes pour des raisons administratives et sociétales.

Pour mieux vous servir, l’AMP travaillera dans le respect de tout un chacun, dans la réalité des actualités et de ce qui nous entoure. L’objectivité sera notre mot d’ordre.

