Lors d’une intervention télévisée dimanche soir, le Président de la République a durci le ton pour évoquer le confinement et des mesures prises par l’Etat pour éviter au maximum la propagation de la maladie Covid-19. Le jour d’après, l’action du Gouvernement diverge déjà de sa décision.
Loin de nous l’idée de pointer du doigt qui que ce soit pour être à l’origine de la propagation de cette maladie. L’heure n’est pas à la chasse aux sorcières. Par contre, une chose est sûre, le gouvernement malgache est responsable à part entière si la propagation n’est pas maitrisée. Si on ne prend en compte que ce qu’il y a sur le papier et de la teneur des mesures prises ; Madagascar passera champion en ce qui concerne la lutte contre le Covid 19 en terme de décision, sur le plan pratique, tout reste à faire.
C’est bien beau d’arrêter toute activité et d’en venir à un confinement bien que partiel, mais cela reste vain si c’est pour créer des attroupements non contrôlés ici et là. En effet, l’Etat a cru qu’il suffirait d’interdire aux bus et aux taxis de travailler pour cesser toutes circulations dans la ville. Cela n’a pas été particulièrement dissuasif. En effet, dans les banques, certains affirment avoir marché des heures venant des localités comme Bongatsara ou Ambohimangakely pour venir jusqu’en ville. Ce qui est consternant c’est qu’à travers les mesures prises, la population tananarivienne est consciente qu’un danger les guette mais dans la pratique, personne n’adopte les gestes barrières pour prévenir la propagation fulgurante de cette maladie.
Parmi les décisions prises par l’Etat, la reprise de la vente des « vary mora », un projet étatique qui propose aux malgaches du riz à bas prix. Comme il a fallu s’y attendre, dans chaque point « vary mora », un entassement spectaculaire de personnes. Et pourtant, les gestes de barrières ne sont pas respectées. Cela ne coûterait pas grand-chose à l’Etat pourtant de mettre des membres de forces de l’ordre pour qu’au moins on respecte la distance sécuritaire. Pas que dans les points vary mora, mais également dans les banques, dans les marchés et dans tous les lieux encore ouverts. Il suffit d’un laxisme, même un tout petit pour que les choses s’empirent. Rappelons d’ailleurs que c’est à cause des mesures flexibles placées à l’aéroport qu’on en est là. «Nous sommes en guerre » a dit Macron, et il est temps que le Président Andry Rajoelina le comprenne. D’ailleurs, les images du Président qui circulent depuis hier sont particulièrement alarmantes. Même lui n’adopte pas les gestes barrières. S’il n’arrive pas à se protéger convenablement, comment pourrait-il nous protéger nous. « Nous sommes en guerre et l’ennemi est invisible », cela ne nous permet même pas une minute de répit.

Pour mieux vous servir, l’AMP travaillera dans le respect de tout un chacun, dans la réalité des actualités et de ce qui nous entoure. L’objectivité sera notre mot d’ordre.