C’est le sobriquet à Abel Andrianarimalala dans sa jeunesse passée à la Cité Mandroseza. Il vient de nous quitter pour un monde meilleur dans sa région parisienne, juste après ses dernières prestations au Club des poètes, avec Havatsa-Upem. Abel, c’était notre aîné, notre idole, le « Zoky » du Cité. Il était celui qu’on voulait devenir plus tard, car il réincarnait la réussite dans tout son parcours. Il faisait partie de quelques étudiants malgaches qui partaient en France pour des études linguistiques et orientales pour enseigner le Malagasy. Il était notre « Prof » au Lycée. Et il nous imprégnait l’amour de la poésie et des textes des auteurs nationaux. C’était un bonheur de lire le « Takelaka notsongaina » de Siméon Rajaona – Éditions Ambozontany, dont le Prof n’avait pas besoin du livre, tellement il connaissait par cœur tous les textes. « Raiso ary ny « Takolaka notsoingona » s’amusait-il à dire.
Gasy était également un musicien, sorti d’un Ecole Conservatoire. Il composait des chansons à faire rire mais aussi à faire réfléchir. Il nous a appris beaucoup de choses dans la musique. Ce qui l’a mené à devenir Ministre de la Culture dans le temps. Sportif averti, grand footballeur qui ne ratait jamais les entraînements, Gasy était le meneur des jeunes de la Cité de Mandroseza. D’ailleurs, c’était son initiative de mettre en place et d’animer l’Akany, avec sa bibliothèque, et sa salle de spectacle pour les jeunes. Maintenant, ce lieu tombe en ruine, après un passage désastreux d’une secte religieuse.
Cet hommage à Gasy est dédié aux jeunes de Mandroseza qui veulent restituer l’Akany pour des actions pédagogiques, comme avant. Un petit comité est constitué autour de Blaise 95, un ancien qui comprend les biens de l’Akany. Adieu Gasy ! Tu as laissé beaucoup pour Mandroseza. L’AMP adresse ses sincères condoléances à toute la famille d’Abel Andriarimalala. Un Grand homme s’est éteint…
