Mémoire !

Le Peuple doit connaître et comprendre l’Histoire de son pays, par tous les moyens. C’est nécessaire pour une fierté nationale, un symbole de reconnaissance internationale, une Nation indépendante et souveraine.

Le 13 Mai n’est pas venu du ciel, ou sorti de la terre, et des rumeurs persistent sur son existence.

Force est de reconnaître que c’est l’image d’une lutte populaire, en souvenir du sang versé pour une liberté face au joug du néocolonialisme. Le régime était encore sous l’influence du pays colonisateur. Suite aux mouvements 68 en France et la tendance socialiste et socialisante dans le monde, il fallait changer.

Le mouvement de Monja Jaona dans le Sud en avril 71, suivi des crises universitaires, notamment des étudiants en médecine à Befelatanana, puis ceux d’Ankatso se sont transformés en une force populaire, renforcée par les grèves des travailleurs.

Il était certain que le pouvoir ne se souciait pas encore du feu qui se couvait. Mais, quand l’arrestation des meneurs de grève se passait dans les locaux de l’Université tard dans la nuit du 12 mai 72, l’alerte fut donnée. Plus d’une centaine ont été emmenés de force à Anosilava, d’autres à Arivonimamo.

La descente fut décidée le lendemain, rassemblant une foule pour envahir l’Avenue de l’Indépendance. C’était devant l’Hôtel de ville que les Forces Républicaines de la Sécurité (FRS) ont tiré sur les manifestants aux mains nus. Il y eut des morts et des blessés. Mais la fougue et la colère montaient pour contrer les militaires. Ils prenaient la fuite et occupaient l’Hôtel. C’est pourquoi, il a pris feu. L’armée était en fuite et une chasse se poursuivait jusque dans les quartiers de la capitale. Les hôpitaux étaient pleins à craquer. Mais la solidarité était exemplaire.

Le pouvoir était fini, le dernier discours de Tsiranana, réélu à 99 % aux dernières présidentielles, donnait le plein pouvoir au Colonel Ramanantsoa, ce qui mettait fin à la 1ère République.

L’Histoire est pleine de péripéties à connaître. La France corrigeait ses tirs mais la haine se faisait sentir.

Jusqu’à maintenant, nous vivons une hypocrisie “indirecte”. En fait, l’exploitation économique de la France demeure toujours, et la mainmise se perpétue.

On comprend pourquoi le pouvoir actuel fait tout pour oublier le 13 mai. Mais la mémoire populaire est vivante.

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