Comme chaque année, 48 ans après, la commémoration de la date du 13 mai 1972 s’est passée dans le calme avec le dépôt de gerbe de fleurs sur la place du 13 mai à Analakely, sur le parvis de l’hôtel de ville, avec l’autorisation obtenue auprès de la préfecture de la Capitale. Après cette modeste cérémonie, l’association « Hetsika 13 mai 72 » a invité la presse pour une rencontre conviviale à Ambatonakanga pendant laquelle des membres de l’association ont apporté divers témoignages. Maître Willy Razafinjatovo dit Olala a raconté leur périple depuis leur arrestation à l’université d’Ankatso avec quelques amis, jusqu’à leur déportation à Anosilava et leur retour triomphal sur la place du 13 mai à Analakely où des milliers de manifestants réclamaient leur libération. Rappelons que la vraie raison qui a provoqué ce soulèvement populaire contre le pouvoir d’alors, était la revendication des étudiants de l’école de médecine de Befelatanana dont les sortants étaient appelés, à l’époque des « médecins de l’indigénat » et étaient toujours affectés en banlieue, d’où leur frustration. Le mouvement a été suivi par les étudiants de l’université et les lycéens, puis les parents et les travailleurs et qui s’est terminé par la chute du pouvoir qui voulait le remettre aux étudiants. Mais ces derniers ont refusé et finalement c’est l’armée qui l’a hérité après le refus également des religieux. C’est le Général Gabriel Ramanantsoa, étant le plus haut gradé de l’époque, qui est devenu le chef d’Etat.
Les « Soixantedouzard » que sont des membres de l’association « Hetsika 13 mai 72 » affirment qu’ils continuent, chacun à leur façon, cette lutte qui est loin d’être totalement finie, car comme on peut le constater, il y a encore des écoles primaires qui n’ont même pas de table banc et le manque de professeur est encore d’actualité dans les CEG, alors que la démocratisation de l’enseignement était à la base de la lutte.
