Les choses semblent s’éclaircir à propos de la découverte de trois cadavres sous le pont d’Ampitatafika (Antsirabe) le vendredi 31 mai dernier. Les premiers résultats des enquêtes indiquent qu’on aurait affaire à de véritables homicides dont les auteurs ne sont autres que des éléments des forces de l’ordre.
Une semaine après cette macabre découverte, le jeudi 6 juin 2019 plus précisément, une reconstitution des faits a été opérée sur les lieux après que le ministère de la Défense nationale ait donné son feu vert pour engager les poursuites à l’encontre des présumés auteurs de ces « meurtres ». Ces derniers, tous des militaires conduits par un Lieutenant, sont poursuivis pour enlèvement ou séquestration de personnes et homicides volontaires.
Déférés devant le juge après cette reconstitution des faits, ils ont été placés sous mandat de dépôt à la maison de force de Tsiafahy où ils attendront leur procès.
Pour rappel, ces trois individus et un quatrième qui reste introuvable jusqu’ici, ont été arrêtés et détenus à Ambohimahasoa le 20 mai 2019, car soupçonnés d’être des bandits détenant des armes à feu sans autorisation. Dix jours plus tard, le 30 mai, ils ont été embarqués à bord d’un camion de l’Armée pour, dit-on, être transférés ailleurs… et leurs familles ont été signifiées de ne plus rien leur apporter (même des repas) car le transfert était imminent et que les enquêtes ont également été terminées. Mais ce fut, malheureusement, le dernier jour où ils ont pu rencontrer leurs familles respectives, car le lendemain 31 mai, leurs corps sans vie… pieds et poings liés, ont été retrouvés flottant sur les eaux de la rivière Onive sous le pont d’Ampitatafika.
Concernant les dits militaires, ce sont, a-t-on indiqué, des éléments d’une unité envoyés spécialement à Ambohimahasoa pour une mission sécurisation dans la région, et qui étaient ce jour-là (le 30 mai) en partance pour rentrer dans la capitale.
Mais la question est de savoir, pourquoi ont-ils accepté d’embarquer ces individus dans leur camion au lieu de les laisser aux mains des Officiers de police judiciaire (OPJ) de la Gendarmerie ou de la Police nationale lesquels ont pourtant leurs propres éléments d’escorte dans ce genre de transfert ? Mais pourquoi aussi ces OPJ ont-ils choisi ce camion de l’Armée pour cette opération ?
Tout cela reste à éclaircir pour les nouveaux enquêteurs et juges qui vont prendre la relève dans cette affaire. En attendant, on indique que les corps des trois individus ont été remis à leurs familles respectives le 2 juin dernier après avoir été gardés à la morgue de l’hôpital d’Antanifotsy.

Pour mieux vous servir, l’AMP travaillera dans le respect de tout un chacun, dans la réalité des actualités et de ce qui nous entoure. L’objectivité sera notre mot d’ordre.