Protéger les stocks de poissons pour la santé de l’économie et des océans, telle est la devise de la Journée mondiale des thons qui est malheureusement passée inaperçue face à la pandémie du Covid-19. Les thons comprennent des dizaines d’espèces que l’on trouve dans tous les océans du monde. Ces poissons de grande valeur représentent 20 % de la valeur de toutes les pêches de capture marine et plus de 8 % de tous les produits de la mer commercialisés dans le monde.
Leur valeur a été récemment mise en évidence par la pandémie du coronavirus, soit les ventes de poisson en conserve, dont au moins 50 % de thon ont fait un bond en avant, car les consommateurs s’approvisionnent en denrées non périssables. Loin des rayons des supermarchés, dans les communautés côtières, la pêche aux thons est extrêmement importante pour la sécurité alimentaire et constitue un pilier des économies locales. Dans l’océan Indien, par exemple, la pêche côtière aux thons représente 36 % de l’ensemble des pêches de thons, et ces derniers sont presque exclusivement issus de pêches artisanales ou de pêches industrielles très basiques. Au-delà de leur valeur alimentaire, les populations de thons en bonne santé jouent un rôle dans les écosystèmes marins complexes, contribuant de manière essentielle à la santé et à la résilience globales de l’océan. Mais même avant la crise sanitaire mondiale, la santé de certains stocks de thon était en péril. En particulier, le thon rouge, l’albacore et le thon obèse, qui représentent 15 % du total des pêches de thon, sont surexploités.
« Pour le cas de Madagascar, le thon est une richesse dont le potentiel reste encore à développer. Dans ce sens, des efforts pour évaluer et gérer durablement ce potentiel doivent être fournis afin de permettre au pays et à sa population de bénéficier pleinement des retombées y relatifs », affirme Lovasoa Dresy, Senior fisheries officer à WWF Madagascar.
Les poissons prédateurs de haut niveau, comme certaines espèces de thon, contribuent à la santé des océans par leur simple existence. Les scientifiques ont découvert que la “mégafaune” marine façonne les écosystèmes océaniques par son alimentation, sa migration et même son excrétion.
Compte tenu de la valeur environnementale, économique et sociale importante et irremplaçable du thon, le WWF réitère son appel à un changement de l’approche actuelle de la gestion de la pêche et propose une voie vers une gestion des ressources plus durable, plus inclusive et plus efficace. Cette démarche est essentielle pour que le thon, en tant que ressource alimentaire et source de revenus pour la pêche industrielle et artisanale, soit en équilibre avec son rôle fondamental dans le maintien d’un écosystème sain.
