Les feux de forêts et de brousse à Madagascar peuvent être détectés et suivis en temps réel par photo-satellite, et depuis des années, à l’instar de pays tels que l’Indonésie, l’Equateur et la Bolivie. Globalement, au niveau de chaque pays, les données sont utilisées pour le système de contrôle appliqué au suivi des aires protégées. Ces données sont intégrées dans les campagnes de sensibilisation des communautés locales ; elles permettent aussi de faire un suivi des actions de proximité réalisées pour s’attaquer aux feux, de dégager les stratégies communes, et les priorités de sensibilisation. Du point de vue pratique, en constatant un point de feu, on peut immédiatement relever ses coordonnées géographiques, et, bien évidemment, identifier les localités proches des zones en feu. C’est un outil qui est utilisé par les directions respectives du ministère de l’environnement, ainsi que par toutes les entités, publiques et non-gouvernementales, qui travaillent dans le domaine. Ce qui signifie qu’il y a une possibilité de renforcer, ou d’initier, le travail sur le terrain, sur différents axes interdépendants, notamment la gestion des forêts et la protection des aires protégées, ou à défaut, sanctionner.
Il fut un temps où il était question de transfert et de gestion communautaire des forêts, appuyé par la mise en œuvre d’actions au niveau de l’économie locale (agriculture, pêche, petites infrastructures d’irrigation, routes), ainsi que la santé et l’éducation, entre autres. Sans compter la création d’emplois en conséquence. Qu’en est-il en termes de pérennité ? Est-ce que la capacité d’absorption a été renforcée, voire soutenue ?
En constatant ce se passe dans le pays depuis une douzaine d’années, l’illégalité a pris le dessus en raison de la paupérisation des communautés locales, et, par conséquent, l’appât du gain, facile ou pas, pour la survie. Point n’est besoin de revenir sur les différentes formes de trafic des richesses de la biodiversité que d’aucuns connaissent.
Par ailleurs, les effets néfastes des pratiques, dites traditionnelles, de la culture sur brûlis existent toujours et s’aggravent ; sur une autre échelle, il y a les défrichements, aux périphéries des aires protégées, pour la culture de produits très demandés sur le marché, des cas sont connus depuis des années en ce qui concerne les aires protégées de Zombitse, de Kirindy Mitea, ou d’Ankarafantsika.
Grosso modo, ce sont les éléments de l’aspect transversal de la question, autant d’actions qui commencent par l’instauration de Etat de droit, avec des sanctions positives et négatives, la bonne gouvernance, en passant par l’éducation, la santé ou encore l’appui au développement de l’économie locale. Aujourd’hui, plus que jamais, les donnes ont changé et ne cessent de changer en raison des impacts du changement climatique sur notre île-continent (sécheresse, inondations, santé), ce qui a nécessité la mise en œuvre et le développement de différents programmes pour le renforcement de la résilience. La question est de savoir à quel niveau en est la démarche à l’heure actuelle. Chacun peut d’ailleurs y répondre, à son niveau, par un constat de l’existant, en tant que citoyen vigilant.

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