Alors que la lutte contre la pandémie du Covid-19 bat son plein sur tout le territoire, le paludisme ne cesse de faire des victimes durant le premier trimestre de cette année. Le taux de prévalence a tendance à une importante hausse, soit au total 463.000 cas confirmés et 487 cas de décès seulement en trois mois de cette année, contre plus d’un million de cas et environ 6.000 morts durant toute l’année 2019. Ces informations ont été révélées par le directeur de la Promotion de la santé publique, le Dr Manitra Rakotoarivony, lors de son intervention expliquant les relations entre le paludisme et le coronavirus qui touchent les stratégies de prévention des deux maladies. Son intervention est inscrite dans le cadre de la Journée de lutte contre le paludisme, célébrée tous les 25 avril, dont cette année, elle a été placée sous le thème « Zéro paludisme : je m’engage ».
70% de ces cas ont été identifiés fréquemment dans 9 districts des régions Atsinanana, Atsimo Atsinanana, Vatovavy Fitovinany, Ihorombe, Anosy, Atsimo Andrefana et Sofia, suite au passage des catastrophes naturelles comme les pluies, les cyclones et les inondations. Parmi les conditions favorables à la prolifération des moustiques, vecteurs potentiels de la propagation de la maladie. Face à l’ampleur de la situation, une équipe du ministère de la Santé publique et du service de lutte contre le paludisme (SLP) va effectuer une descente sur le terrain à partir de ce jour dans une partie des districts les plus touchés comme Befotaka, Betroka, Vondrozo, Manja, Ivohibe, pour constater de visu l’évolution du paludisme, de traiter les cas et de sensibiliser les populations sur la prévention de la maladie. Concrètement, il s’agit entre autres de procéder au dépistage par le test de diagnostic rapide (TDR) et au cas où le test s’avère positif, le concerné doit suivre le traitement ACT durant trois jours. A ces actions s’ajoutent l’aspersion intra-domiciliaire d’insecticides, la dotation de moustiquaires imprégnées d’insecticides, la sensibilisation sur le respect de la propreté et l’assainissement de l’environnement.
Ce qui différencie le coronavirus du paludisme, c’est que le premier se présente avec de la toux accompagnée des affections respiratoires rendant des complications sur le traitement en cas de retard de la prise en charge. Mais les deux maladies présentent les mêmes symptômes dont la fièvre, la hausse des températures et la douleur musculaire qui peuvent être dépistées par les TDR et traitées comme les autres maladies si les médecins sont consultés à temps. Notons que le SLP relève le défi d’éliminer le paludisme à Madagascar de manière progressive dans les années à venir. L’élimination du paludisme est sur la bonne voie et en marche progressive. Pour le moment, huit districts avancent actuellement vers l’élimination du paludisme depuis l’année 2018 à ce jour, savoir Antananarivo-ville, Antananarivo Avaradrano, Antananarivo Atsimondrano, Antsiranana I, Antsirabe I et II Antsirabe II, Manjakandriana et Ambatolampy. On parle d’un statut pré-éliminé pour un endroit quand le taux de positivité en paludisme est inférieur à 5%, c’est à dire parmi les 100 personnes testées, 5 au moins sont positives, qui signifient atteintes du paludisme. Ou encore, pour ces districts en phase de pré-élimination, le taux d’incidence en paludisme est de moins 1 cas pour 1.000 habitants.
