RÉTROSPECTIVES DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : L’avenir des étudiants est compromis dans les universités

Si le domaine de l’éducation a affiché de mauvais résultats, celui de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est plus que pire cette année en matière de réalisations. Tout d’abord les mauvaises organisations de l’examen du baccalauréat, marquées par la fuite des sujets dont les critiques ont été lancées à l’endroit du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Blanche Nirina Richard qui, pour le moment, n’arrive plus à résoudre tous les problèmes qui ne cessent de s’accentuer ces derniers temps.

Pour revenir au baccalauréat, c’est la première fois que de telles fuites de sujets se sont produites impliquant, en particulier des élèves et le proviseur du lycée d’Imeritsiatosika, non moins chef adjoint du centre d’examen ainsi que le directeur des examens nationaux et premier responsable de l’Office du baccalauréat. En attendant la poursuite judiciaire, les résultats du baccalauréat 2019 ne sont pas satisfaisants, avec un taux de réussite de 42,75% d’admis au niveau national et de 40,56% pour Antananarivo. Une baisse par rapport à l’année dernière qui a entraîné le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique à organiser une session exceptionnelle en vue de donner une seconde chance aux recalés de la 1ère session. A cet effet, la 2ème session a eu lieu et les candidats recalés n’ont eu que trois jours de révision pour se mettre aux épreuves du 23 au 26 octobre derniers. Apparemment les élèves ont subi les conséquences de cette fuite de sujets qui relève de la corruption pour gagner de l’argent mais risque de nuire à l’avenir de certains jeunes étudiants. Mais les résultats semblent encore décevants avec un taux de 5%, ce qui n’est pas étonnant vu la courte durée de la préparation des candidats.

Le ministre Blanche Nirina Richard

La gravité des évènements relatifs au baccalauréat dans le pays n’a pas empêché le ministre Blanche Nirina Richard d’assumer sa mission en poursuivant les efforts déployés comme l’organisation de la rentrée universitaire pour l’année 2019-2020. Lors de la réunion du Comité des présidents des instituts et écoles supérieures (Copries), tous les dispositifs ont également été pris concernant l’organisation administrative et financière auprès des six universités, si on ne parle que du paiement des bourses des étudiants afin d’éviter les éventuelles perturbations chaque année, a promis le numéro un du ministère de l’Enseignement supérieur. D’après les informations révélées par le Premier ministre Christian Ntsay, les bourses d’études pour une année universitaire seront payées avant la fin de cette année. Et depuis cette déclaration, les étudiants ont suspendu leurs manifestations malgré la suspension des activités pédagogiques du Seces. 

En principe, les facultés de Médecine et des Sciences Agronomiques marqueront le début de la rentrée au mois de février 2020 et les autres facultés s’ensuivront à partir du mois de mars, toujours de l’année prochaine. Interrogée sur la grève du Syndicat des enseignants chercheurs (Seces), le ministre Blanche Nirina Richard de souligner que l’année blanche n’est pas à craindre. La majorité des sept revendications du Seces ont déjà eu des réponses et le ministère de tutelle ne voyait plus la raison pourquoi les enseignants-chercheurs doivent encore généraliser la grève. Et de rappeler que le montant des indemnités des heures complémentaires des enseignants-chercheurs s’accumule à plus de 300 milliards depuis plusieurs années. Ce qui amène à dire que la mauvaise gouvernance financière non seulement auprès des universités mais surtout du ministère de tutelle est fortement constatée depuis les régimes qui se sont succédés, engendrant le non-respect du paiement des bourses des étudiants chaque année et des indemnités des enseignants-chercheurs.

Grève du Seces à Ankatso

Ce n’est pas étonnant si le monde universitaire malgache n’arrive plus à soigner son image face aux multiples revendications du Seces et manifestations des étudiants dont dernièrement à l’université de Fianarantsoa, à Ankatso et à la cité universitaire des étudiants à Ambohipo, nécessitant l’intervention des forces de l’ordre. Les cours ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre et des dispositifs ont été pris face à la dégénération de la situation en proposant de mettre en place un Comité intérimaire pour gérer la gestion de l’université.

L’intervention des forces de l’ordre lors des manifestations des étudiants

Pour le moment, une trêve est observée en cette période de fêtes et le calme règne dans le monde universitaire.

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