C’est la énième fois que le parc Tsarasaotra situé à Alarobia abrite la célébration de la Journée mondiale des zones humides ce vendredi 31 janvier. Faisant partie des 20 zones humides classées sites Ramsar de Madagascar, s’étalant sur une superficie de 10,40 hectares, le parc Tsarasaotra ou le lac d’Alarobia est un parc privé familial, le seul site Ramsar privé au monde. Le parc en entier, protégé par un enclos traditionnel est d’une superficie totale de 27ha, dont 5ha de zone humide protégée par la convention de Ramsar. 4,54 ha sont constitués d’un lac d’eau douce et 0,35 ha d’un îlot localisé en son milieu.
Le site est reconnu comme le lieu de reproduction de plusieurs espèces d’hérons et de refuge pour plusieurs espèces de canards. On y dénombre actuellement 14 espèces et sous-espèces d’oiseaux d’eau. En tout, 64 espèces d’oiseaux ont été recensées sur le site. Quelques espèces d’oiseaux du parc qui figurent parmi les critères Ramsar sont, entre autres, les trois espèces d’oiseaux d’eau menacées comme le Crabier blanc de Madagascar ou Ardeola idae classée en Danger, l’Angaka ou Canard de Meller Anas melleri classée en Danger, et le Vivy ou Grèbe de Madagascar Tachybaptus pelzelnii, classé Vulnérable. A cette liste s’ajoutent les deux espèces menacées, le Busard de Madagascar ou Circus macrosceles classée Vulnérable et l’Epervier de Madagascar Accipiter madagascariensis, quasi menacée, les deux autres espèces d’anatidés, les Dendrocygne veuf ou Dendrocygna viduata et le Canard à bec rouge Anas erythrorhynca. Et enfin les quatre autres espèces de hérons, le Héron garde-bœufs ou Bubulcus ibis, l’Aigrette dimorphe ou Egretta dimorpha, l’Aigrette ardoisée ou Egretta ardesiaca et le héron Bihoreau à calotte noire ou Nycticorax nycicorax ainsi que le Crabier chevelu ou Ardeloa ralloides.
En ce qui concerne les espèces végétales, le lac Tsarasaotra est bordé par une forêt d’Eucalyptus et de Cyperus. Les critères Ramsar notent aussi la présence des camphriers Cinnamomum camphora, du Lilas de Perse ou “Voandelaka” en malgache Melia azadirachta (un insecticide naturel), du jacaranda flamboyant bleu Jacaranda mimosifolia, le manguier Mangifera indica, le goyavier Psidium guajava et du jamelonier ou “Rotra” en malgache, Eugenia jambolana. Tsarasaotra est resté un domaine de divertissement durant la colonisation, voire après, accueillant diverses fêtes foraines et différents évènements. Il fut aussi un temps où le site a été ouvert pour la pêche du “Marakely” ou “Fony Gasy”, Paratilapia polleni, un poisson endémique.
Célébration de la Journée Mondiale des Zones Humides
Chaque année, la Journée mondiale des zones humides (JMZH) est célébrée le 2 février, pour commémorer la signature de la Convention sur les zones humides, le 2 février 1971, dans la ville iranienne de Ramsar. Chaque année, la convention propose à tous les intervenants de construire leur événement autour d’un thème commun et met à disposition du matériel de communication et de sensibilisation. Mais ce thème n’est pas imposé pour réaliser et inscrire une animation dans le cadre de la Journée mondiale des zones humides. Pour Madagascar, la célébration aura lieu ce vendredi au Parc Tsarasaotra, placée sous le thème « Zones humides et biodiversité ». En termes de biodiversité et de richesses en ressources naturelles, Madagascar fait partie des pays les plus convoités. En sa qualité de grande île, notre pays dispose de vastes superficies de zones humides qui méritent d’être préservées. A ce jour, la Grande île compte 20 zones humides classées sites Ramsar. Un nombre qui a doublé et qui a atteint l’objectif avant 2018. Ces zones humides sont d’importance internationale en biodiversité localisées dans les régions Atsinanana, Melaky, Menabe, Boeny, Atsimo-Andrefana et Analamanga.
Outre leur rôle socio-économique, les zones humides de l’île jouent un rôle écologique d’importance capitale dans la conservation des espèces faunistiques et elles conservent la biodiversité existante. Les remblais, les constructions illicites sont autant de causes de la destruction et de la disparition des zones humides. Or, si les zones humides urbaines sont préservées, elles apporteront de nombreux bienfaits aux populations riveraines. Les zones humides ont également des rôles importants à jouer dans la lutte contre le changement climatique».
Les sites Ramsar concernent les marais, les fagnes, les vasières, les lacs, les rivières, les mangroves, les tourbières permanentes ou temporaires et les étendues marines dont la profondeur à marée basse est à moins de 6m. D’après la Convention Ramsar, le choix des zones humides à inscrire sur la Liste devrait être fondé sur leur importance internationale au point de vue écologique, botanique, zoologique, limnologique ou hydrologique. Un minimum de neuf critères est exigé. Entre autres critères, la présence représentative de zones humides, l’existence d’espèces aviaires rares ou menacées et d’espèces animales et végétales, dont la diversité écologique est largement représentée. Et ce n’est pas par hasard si le parc Tsarasaotra, classé site Ramsar, a été choisi pour célébrer la Journée mondiale des zones humides.
Les 20 sites Ramsar à Madagascar
Tsimanampetsotse de Toliara II (203 740 Ha) ; Complexe des Lacs Manambolomaty d’Antsalova (7 491 ha) ; Lac alaotra et ses BV d’Ambatondrazaka (722 500ha) ; Marais Torotorofotsy de Moramanga (9 993 ha) ; Parc tsarasaotra d’Antananarivo(10,40ha) ; Bedo de Belo-sur-Tsiribihana (1 962ha) ; Rivière Nosivolo et affluents de Marolambo et Mahanoro (358 511 ha) ; la lac Kinkony de Mitsinjo (13 800 ha) ; Mandrozo de Maintirano (15 145 ha) ; Complexe Ambondro et Sirave de Morondava ( 14 481ha) ; Barrière de Corail d’Androka de Toliara II et Ampanihy ( 91 445 ha) ; Site Bio Culturel Antrema de Mitsinjo (20 620 ha) ; Complexe zones humides Bemanevika de Belanana(10 000ha) ; Zones humides de Sahamalaza d’Analalava(24 049 ha) ; Complexe lacs sacrés Ankarafantsika de Marovoay et Ambatoboeny (33 145 ha) ; Zones humides Ambondrombe de Belo-sur-Tsiribihina (13 000ha) ; Lac Sofia de Bealanana(1650 ha) ; Mangoves de Tsiribihina (47 218ha) ; Iles Barren de Maintirano et Antsalova (463 200 ha) et Zones humides Onilahy de Toliara II et Betioky Atsimo (42 950ha).

