Comme chaque année, la date du 21 février est célébrée partout dans le monde comme étant la journée internationale de la langue mère. A Madagascar, les festivités se tiendront dans la ville de Maevatanana. Cette journée est malheureusement la seule et l’unique où on met en avant la langue malgache.
Le constat est amer, alors qu’on n’accorde qu’une journée pour célébrer cette belle langue qu’est le malgache, on n’a pas encore la décence de faire cette célébration convenablement. Au lieu de se concerter pour trouver une manière pérenne à perpétuer la pratique et la connaissance de la langue malgache à Madagascar, l’Etat se contente d’organiser des carnavals et des animations socio-culturelles. Cela nous situe bien sur la politique quasi-inexistante de la promotion de la langue malgache. En effet l’Académie Malagasy demeure la seule instance qui œuvre académiquement à la promotion de notre langue maternelle. Il ne suffit effectivement pas de prononcer quelques discours en ce jour pour gagner ce combat ou de dire et redire à tout bout de champs le fameux adage qui dit « je respecte ma langue tout en maitrisant celle des autres » alors que la majorité des parents courent vers les écoles d’expression française. Une étude faite par l’Académie Malagasy et le Sefafi en 2016 démontre effectivement que plus de 90% des Malagasy ne parlent que leur langue maternelle.
Ce qui n’est pas étonnant car à l’heure où l’on parle effectivement, il n’y a même pas de manuel scolaire pour l’apprentissage de la langue malgache dans le pays. Sans parler du fait qu’aucune maison d’édition en malgache n’arrive à couvrir le besoin du pays en livre écrit en malgache. Les livres qu’on étudie à l’école comme à l’Université sont sortis depuis des années. D’un point de vue général, on a relégué la langue malgache au même rang que les vestiges historiques qui n’ont pas leurs places dans le monde moderne actuel. C’est sur ce point que l’Etat doit focaliser son énergie au lieu de se perdre dans des célébrations éphémères qui n’apporteraient rien au pays.
