La campagne litchi va débuter dans quelques semaines. Le Groupement des Exportateurs de Litchi (GEL) et les 2 importateurs européens exclusifs doivent déjà s’entendre sur le volume à exporter pendant la prochaine campagne.
Le litchi est une source de revenus pour plus de 100 000 agriculteurs et travailleurs saisonniers à Madagascar. Il est cultivé par 30 000 petits exploitants dans les régions de Toamasina, Mananjary, Manakara et Taolagnaro sur la côte est. En outre, 75 000 ouvriers saisonniers participent à la récolte, à la collecte, à la transformation et au conditionnement du litchi.
Si le prix de détail sur le marché intérieur est de 500 Ariary/kg, le prix à l’exportation sera de 2 000 Ariary/kg. Ce qui amène le producteur à essayer de placer sa production auprès des exportateurs ou leurs représentants.
Environ 90% du litchi malgache exporté le sont vers l’Europe, les autres destinations incluent la Russie, le Moyen-Orient et l’Asie de l’Est. On estime que les recettes d’exportation représentent plus de 80% de toutes les recettes provenant de la vente de litchis frais et transformés à Madagascar.
Madagascar domine le marché international du litchi entre décembre et février en Europe (représentant environ 80% des produits au cours de cette période). Cependant, seules 30 000 à 40 000 t des 70 000 à 100 000 t de litchis récoltés à Madagascar chaque année sont commercialisées.
Le GEL exporte plus de 90% du litchi de Madagascar vers 2 importateurs européens qui doivent être sélectionnés par le gouvernement dans le cadre d’une procédure d’adjudication tous les 2 ans. Toutefois, dans la pratique, aucun nouvel appel à propositions auprès d’importateurs européens n’a été lancé depuis 2013, ce qui empêche la concurrence entre les importateurs et, partant, le potentiel de développement des opportunités d’exportation. Le volume des exportations est convenu entre le GEL et les 2 importateurs et est réparti entre les membres du GEL (application du système de quota des exportations).
L’accès au marché pour les nouveaux investisseurs est limité par de fortes barrières à l’entrée. Parmi ces obstacles, il y a l’exigence pour les exportateurs de disposer d’installations de soufrage conformes aux normes minimales. Or, cette restriction empêche l’entrée sur le marché des exportateurs qui n’ont à effectuer de soufrage ou appliquent d’autres formes de traitements post-récolte. D’autant plus que les réglementations ne spécifient pas les normes minimales, laissant ainsi une marge importante à des pratiques discrétionnaires dans l’octroi de licences d’exportation.
Les opérateurs qui ne font pas partie du GEL ou les membres du GEL qui auraient tenté de dépasser leurs quotas officiels se seraient vu interdire d’expédier leurs biens au port.
Ranaivo Lala Honoré

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