Lors du « santabary » ou prémisses du riz qui s’est déroulé dans l’Alaotra, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) s’est réjoui que la production rizicole de ce principal grenier à riz du pays soit bonne. Effectivement, avec les intempéries pendant la période de pluie, on pouvait s’attendre au pire. Et c’est bien qu’on ait pu sauvegarder la productivité (540 000 tonnes de paddy).
Seulement, cela ne représente que 12% s de la production nationale. Il faut encore attendre la production dans les autres régions productrices de riz pour voir si la tendance à la hausse est également enregistrée. Mais quoi qu’il en soit, on ne sait pas comment va évoluer la demande avec tous ces dons en vivres (riz compris) qu’on distribue dans toutes les localités pour soulager, un tant soit peu, la population défavorisée de la faim. Il ne faut pas perdre de vue qu’avec tous ces dons – qui aident beaucoup la population, la consommation de riz augmente par rapport à la consommation normale.
En effet, dans beaucoup de régions, on ne consomme pas quotidiennement du riz. Avec ces dons, tout le monde en consomme. Donc, forcément la consommation augmente. Il faut considérer la demande globale de riz par rapport à cette augmentation de la consommation car on espère que les distributions vont se poursuivre.
Pour cette raison, on peut considérer qu’il faudra encore importer du riz car la production nationale ne suffira pas. Et le cas échéant, il faut importer dès maintenant et garder le paddy en réserve, le riz en paddy se conservant plus longtemps que le riz décortiqué importé.
Pourquoi importer maintenant ? Suite à la pandémie mondiale du covid-19, l’incertitude quant aux disponibilités alimentaires peut inciter des décideurs de chaque pays à mettre en œuvre des mesures restrictives en matière de commerce dans le but de garantir la sécurité alimentaire au niveau national.
Les restrictions à l’exportation susceptibles d’être mises en place par les pays traditionnellement exportateurs pour accroître les disponibilités alimentaires au niveau national pourraient entraîner de graves perturbations sur le marché alimentaire mondial et conduirait à des flambées et une volatilité accrue des prix.
Ces mesures ont déjà été appliquées par certains pays pour certains produits (médicaments) pendant cette pandémie. Et on peut toujours craindre qu’il n’en soit ainsi pour d’autres produits, tels qu’alimentaires. Ce qui est bien compréhensible dans la mesure où si une telle situation survenait, le pays qui la connaîtrait serait exposé à des troubles sociaux.
