TRANSPORT AERIEN : Air Madagascar traverse une zone de turbulence

Comme depuis plusieurs décennies, Air Madagascar traverse de nouveau une zone de turbulence. Aujourd’hui, cela se matérialise par la démission de son Directeur Général.

Le Directeur Général de la compagnie aérienne nationale Air Madagascar, Rolland Besoa Razafimaharo, a démissionné de son poste le week-end dernier. Selon le Premier ministre Ntsay Christian, cette décision serait liée au partenariat entre Air Austral et Air Madagascar qui rencontre une certaine difficulté.

Mais quoi qu’il en soit, le véritable problème d’Air Madagascar est que la compagnie aérienne est en difficulté financière chronique depuis les années 1980. Et le fait qu’elle a été condamnée récemment par le tribunal de commerce de Paris  à verser 46 millions de dollars à Air France, qui lui avait prêté deux A340 en 2012 n’est pas de nature à améliorer cette situation financière.

Effectivement, en 2012 lors de la Transition dirigée par Andry Rajoelina, l’actuel Président de la République, la compagnie nationale malgache a pris en leasing-achat deux Airbus A340 d’Air France pour un montant total de 67 millions USD. Or, cette somme représentait déjà  un tarif largement supérieur aux prix du marché de l’occasion à l’époque qui se situaient entre 10  à 20 millions USD pour un avion de ce genre. Pourquoi avoir contacté un prêt aussi élevé ?

Rappelons qu’en 2011, soit un an avant le prêt, l’Union européenne a publié les deux Boeing 767-300 d’Air Madagascar desservant à l’époque les aéroports de Paris et Marseille dans l’annexe B de la liste des compagnies interdites de voler dans son espace aérien. L’inscription sur l’annexe B de cette liste obligeait en effet Air Madagascar à affréter des appareils d’autres transporteurs avec équipage, ce qui augmentait considérablement les coûts d’exploitation.

Comme la compagnie elle-même n’est pas placée sur liste noire et que seuls le sont ses deux avions, l’idée d’en changer résolvait tout pensaient les dirigeants de la compagnie. D’où la location des deux Airbus A 340 d’Air France. Les 46 millions de dollars réclamés aujourd’hui par Air France correspondent  aux arriérés de loyers.

Vous aimerez aussi