Au feu !

Madagascar brûle, le Roi dort. Les alertes de feux fusent de partout. À Fianarantsoa, l’Université d’Andraijato est à sa énième manifestation, un phénomène rare qui défraye la chronique. Ce n’est plus un accident banal, mais un fait de contestation, ou une colère enflammée de la part des étudiants. Le fait d’incendier les biens matériels du pays n’est pas une solution au problème, mais au contraire, une violation dévastatrice et une perte d’argent insensée. Qu’importe les raisons évoquées, c’est la jeunesse qui en pâtit pour leur avenir. On ne brûle pas une université !

Il est vrai que les colères inondent le pays en ce moment avec la mauvaise gouvernance. La pauvreté, le manque d’emplois, la hausse des PPN, les détournements de fonds publics, et la corruption. Les feux représentent un signe d’emballement au niveau de la société. Des bâtiments, des forêts, des marchés, des écoles… prennent feu subitement pour montrer les ires populaires. C’est traditionnellement une pratique habituelle, mais non acceptée de nos jours. Il n’y a qu’à Madagasacar que ce phénomène « sauvage » existe. L’exemple des sites touristiques qui s’étaient enflammés comme Isalo, Ankarafantsika, Palais de Manjakamiadana, Ambohidratrimo ou autres sont des actes barbares qui tuent notre patrimoine culturel. Des fois, ce sont des « colères » politiques, comme la RNM à Anosy, où l’on brûle, et c’est la même personne qui le refait. Drôle de geste ! Et ce même pyromane tue l’économie du pays, avec les attaques de Tiko, adversaire éternel ou familial.

Mais le plus dramatique dans ces feux, ce sont les forêts embrasées dont la reconstitution est difficile et demande beaucoup de temps. Les conséquences sont graves car les pluies disparaissent et la désertification se pointe à l’horizon. C’est une des raisons où il manque d’eau en ce moment à Madagascar. Les dirigeants n’ont jamais pensé aux dégâts des feux de brousse. Prenez les routes nationales vers Mahajanga ou vers Toliara, même vers l’Est, et vous verrez la désolation. Vous comprenez tout de suite que l’eau va disparaître. Le « Alan’ny Atsinanana » n’est plus qu’une légende, Un conte qu’on raconte aux enfants. Le pays brûle, au feu !

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