Les paroles en l’air et les bavardages ne favorisent pas le développement. Même si toutes les routes nationales seront refaites et que la population ne vit pas dans les normes selon les droits humains, c’est toujours peine perdue. Ne pensez pas que vous avez fini une RN 5, et tous les gens deviendront riches. Non ! Il faudrait encore beaucoup de choses. Les routes sont faites pour le déplacement des biens et des personnes, mais il faudrait des sous pour cela. C’est pourquoi, il faudrait cerner des mesures adéquates à mettre en place pour accompagner les nouveaux acquis. C’est beau de dire qu’elle est belle la route, mais ça va nous rapporter quoi de bon ?
Il est courant d’entendre le Grand dirigeant annoncer ceci ou cela, mais rien n’est fait. Mais quand il a inauguré quelque chose, c’est la liesse totale. Sur la RN 5, toute la famille est sur la route. Et toute la population applaudit et danse. Entretemps, on cherche de quoi à manger, on quémande partout pour scolariser les rejetons, et c’est la vie. Difficile, certes, mais un certain désespoir et une amertume se cachent quelque part. Oui, la route est faite, mais tout le monde n’a pas besoin et la pauvreté persiste.
C’est le pouvoir d’achat que la population recherche mais pas le goudron. C’est la lutte contre la pauvreté que le pays a besoin. Souvenez-vous que cette piste, Ambilobe-Vohémar est le chemin des trafics d’or et de ressources naturelles de Daraina ou Besiaka, célèbre depuis fort longtemps sans contrôle des forces de l’ordre, incapables de se déplacer dans ce coin perdu. Hum… ! Vohémar étant le port isolé de l’Ile. D’ailleurs, le bois de rose demeure encore le produit par excellence issu de ces lieux.
Trêve de bavardage, il serait mieux de créer des infrastructures qui font vraiment vivre la population pour le développement durable. Il n’y a que l’agriculture, l’élevage et la pêche qui nourrissent et qui rapportent des revenus. L’Education ne ferait que suivre l’évolution de l’économie. Mais c’est dommage que ce n’est pas le cas. L’emprise sur le pouvoir pèse trop sur le Grand dirigeant qui oublie les nécessaires et les fondamentaux pour rester longtemps. Les dix bacs entre Taolagnaro et Vangaindrano, dont sept sont tirés à la main, sont les signes d’un travail inhumain. Nous sommes encore loin, très loin…
