La ville d’Antananarivo brille de mille feux. Si vous vous aventurez du côté d’Ambohitsirohitra, vous aurez cette étrange impression de vous être perdu au Pôle Nord dans le village du Père Noël où est censée s’opérer toute la magie de Noël. Et pourtant il suffit de descendre l’historique escalier d’Antaninarenina pour se faire rattraper par la réalité malgache.
Ce n’est ni plus ni moins qu’une affaire de priorité. A travers cette démonstration de force en termes de décoration, le Gouvernement malgache sauve la face. Il ressemble à ces familles qui mettent le paquet pour épater le voisinage. De ceux qui vont même jusqu’à la location de dinde et de canard pour faire croire que le banquet de Noël serait au top alors qu’en réalité la ration est maigre dans la marmite.
Il est louable de vouloir enclencher la magie de Noël mais il faut rappeler que l’esprit de Noël réside dans le partage. Le mythe du père n’a pas été créé pour endormir les enfants mais plutôt pour leur faire comprendre la notion de l’équité, ainsi que de l’égalité. N’aurait-il pas été mieux d’allouer ce budget pour la décoration (qui a dû être colossale) par la distribution de jouets aux enfants pauvres, par le don de nourriture et de vêtements aux nécessiteux. Cela effectivement aurait été plus dans l’esprit de Noël que d’implanter des décors affreusement chers dans toute la ville.
C’est là le risque de s’approprier d’une culture qui n’est pas nôtre. On n’en comprend pas la valeur et on essaie de s’en approprier bêtement. Il ne suffit pas de faire une pâle imitation d’un village européen en décembre pour que la fête de Noël soit parfaite, le tout c’est de donner l’opportunité à tous de faire la fête dignement. A bon entendeur.
