Quelle différence !

Dans le cadre du rituel passage des membres du gouvernement devant le Parlement lors de sa première session ordinaire, ce fut au tour du Sénat d’accueillir le Premier ministre entouré de quelques membres de son équipe. L’exécutif est passé à cet exercice après l’avoir fait auparavant devant les membres de l’Assemblée nationale.

Tout un chacun a certainement remarqué la différence flagrante du niveau des débats lors des deux séances. Hier, les membres de la chambre haute ont pleinement joué leur rôle en interrogeant l’exécutif sur tous les sujets brûlants qui sont d’actualité et affectant la vie nationale.

Bien évidemment, la pandémie du covid-19 a été au centre du débat. Ainsi, les sénateurs ont, entre autres, exigé le détail du budget affecté par l’Etat dans la lutte contre le coronavirus, en toute transparence. Et comme il fallait s’y attendre, la construction du colisée dans l’enceinte du Rova de Manjakamiadana fut également soulevée.

Toutefois, les sénateurs n’ont pas omis de remettre sur le tapis, des sujets qui datent de plusieurs mois mais qui ont toute leur importance. Parmi ceux-ci, on peut citer les problèmes relatifs à la Base Toliara (projet d’exploitation d’ilménite dans cette zone) ainsi que la location de 100 000 ha de terrains dans le Bas-Mangoky à des investisseurs étrangers.

Par contre, de leur côté, la grande majorité des députés n’a fait que présenter leur doléance respective se rapportant à leur district d’élection. Rien de plus normal vu qu’ils ont été élus pour représenter et défendre les intérêts de leur district d’origine. Mais tout de même, les débats auraient dû également porter sur des sujets d’ordre national. Ce qui ne fut point le cas.

Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle « député de Madagascar ». Autrement, on aurait pu se suffire de les nommer tout simplement député de leur circonscription d’élection. Et les rares prises de parole qui ne se référaient pas à des doléances consistaient à des satisfécits à l’endroit de l’exécutif. De quoi montrer encore plus l’inféodation de la grande partie des membres de la Chambre basse au régime en place. Ce qui montre bien que nous avons les députés que nous méritons.

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