Les Nations Unies ont appelé mercredi la Corée du Nord et les Etats-Unis à reprendre leurs pourparlers lors d’une réunion du Conseil de sécurité.
« Il y a eu des développements troublants liés aux programmes d’armes nucléaires et de missiles de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ces derniers mois », a déclaré le Sous-Secrétaire général de l’ONU pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, Mohamed Khaled Khiari, devant le Conseil de sécurité présidé en décembre par les Etats-Unis.
Le 28 novembre, la Corée du Nord a procédé au tir de deux missiles balistiques, le 13e depuis le début de l’année. Le 7 décembre, Pyongyang a annoncé avoir réalisé un « test important » sur sa côte ouest dans ce qui selon ses propres mots « pourrait aider à changer sa position stratégique (…) une nouvelle fois et dans un avenir proche ». « Des experts croient que le mot ‘stratégique’ fait référence aux capacités de la RDPC en matière d’armes nucléaires », a dit M. Khaled Khiari.
Les résolutions du Conseil de sécurité interdisent à la Corée du Nord de procéder à des tirs de missiles balistiques. Selon les informations dont disposent les Nations Unies, la RPDC n’a émis aucune notification relative à la sécurité des espaces aériens ou maritimes lors de ces essais.
Discussions suspendues avec les Etats-Unis
Sur le plan diplomatique, la Corée du Nord a suspendu ses discussions avec les Etats-Unis. Les contacts avec la Corée du Sud sont au point mort et Pyongyang a renoncé à certaines de ses obligations internationales, a déploré le responsable onusien. La RPDC a également indiqué ne pas vouloir discuter de dénucléarisation tant que les Etats-Unis ne retirent pas ce qu’elle a qualifié de « politique hostile » de la part de Washington.
Devant les membres du Conseil de sécurité, M. Khaled Khiari a relayé la préoccupation du Secrétaire général de l’ONU face à ces derniers développements. « La référence faite par la RPDC au tir de missiles balistiques et à sa menace d’emprunter une soi-disant ‘nouvelle voie’ dans les semaines à venir est profondément troublante », a dit le responsable onusien. António Guterres, a réitéré son appel aux dirigeants nord-coréens pour qu’ils respectent entièrement leurs obligations prévues par les résolutions du Conseil de sécurité, reprennent les pourparlers de travail avec les États-Unis et œuvrent pour la paix et la stabilité.
Il y a deux ans, le Secrétaire général de l’ONU avait qualifié la situation dans la péninsule coréenne comme le « problème de paix et de sécurité le plus tendu et le plus dangereux au monde ». M. Khaled Khiari a rappelé que des progrès significatifs ont été réalisés en 2018 pour instaurer la confiance, réduire le risque de guerre et ouvrir des voies de communication. « Les sommets auxquels participent les dirigeants de la RPDC, la République de Corée et les États-Unis ont respectivement fait naître l’espoir possible de créer une atmosphère propice à l’avancement d’une paix durable et à une dénucléarisation vérifiable dans la péninsule coréenne », a-t-il dit.
Mais aujourd’hui, les pourparlers entre Nord-Coréens et Américains sont au point mort. Le Secrétaire général appelle les parties à poursuivre ce qu’elles ont commencé et a exhorté la RPDC et les États-Unis à reprendre leurs pourparlers. « Cela demandera de la persévérance, du courage politique et une diplomatie minutieuse », a dit M. Khaled Khiari, soulignant que cette dernière « peut continuer à réduire les tensions qui pourraient, dans le cas contraire, pousser les événements sur une trajectoire imprévisible ».
Par la voix du Sous-Secrétaire général, le chef de l’ONU appelle la communauté internationale à soutenir les parties dans leurs efforts et à assurer la pleine application des résolutions du Conseil de sécurité. « L’unité du Conseil de sécurité demeure essentielle pour atteindre l’objectif de dénucléarisation complète et vérifiable et crée un espace permettant aux initiatives diplomatiques à cette fin », a dit M. Khaled Khiari.
3,8 millions de Nord-Coréens ont besoins d’aide humanitaire
Devant le Conseil de sécurité, le Sous-Secrétaire général a souligné qu’un échec de la diplomatie n’améliorera pas la situation des droits de l’homme et humanitaire en Corée du Nord.
« Répondre aux besoins alimentaires fondamentaux de la population, l’accès aux services de santé essentiels, à l’eau potable et à un assainissement adéquat, sont un impératif humanitaire mais aussi un droit humain », a dit M. Khaled Khiari qui a exhorté les Etats membres à financer les opérations humanitaires vitales en Corée du Nord.
120 millions de dollars sont nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires vitaux de 3,8 millions de Nord-Coréens. « Un manque de 87 millions de dollars persiste », a rappelé le responsable onusien.
Source : ONU Info

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