COLLOQUE DU RMDM : Haro sur les dirigeants

Reprenant du service après leurs agitations concernant les élections communales du 27 novembre dernier, les membres du « Rodoben’ny Mpanohitra ho an’ny Demokrasia eto Madagasikara » (RMDM ou littéralement : Rassemblement des Opposants pour la Démocratie à Madagascar) ont organisé ce jour un colloque au Carlton d’Anosy.

Au-delà des souhaits que les différents intervenants se sont échangés à l’occasion du Nouvel An, la rencontre a surtout porté sur une analyse de la marche actuelle des affaires nationales. Le constat du RMDM semble plutôt amer, insinuant que tout irait mal dans ce pays et ce, presque dans tous les domaines. Les critiques ont abondé, entre autres concernant le projet Tana Masoandro du président de la République Andry Rajoelina, l’affaire du « panier garni » qui a suscité de nombreux commentaires, les fuites de sujets aux examens de l’année dernière, les différentes grèves dans les universités, l’insécurité presque partout dans le pays, l’affaire « Bas Mangoky » et particulièrement les élections communales du 27 novembre dernier.

Sur ce dernier point, l’ex-Président Marc Ravalomanana n’a pas mâché ses mots en rappelant les irrégularités (ou illégalités) que le TIM a relevées lors de ces consultations. D’emblée, il a réitéré qu’il y aurait eu des malversations dans les listes électorales, et par ailleurs dans la publication des résultats officiels de ces élections. D’un ton ferme, Marc Ravalomanana a indiqué que les juges électoraux auraient subi de fortes pressions venant d’en haut. L’existence de ces pressions lui aurait été notifiée par certains représentants de la communauté internationale avec qui il s’est entretenu. En tout cas, il annonce que, malgré la passation qui a déjà été effectuée (concernant notamment la mairie de la capitale), le TIM n’a pas encore dit son dernier mot mais fera tout pour faire éclater toutes les vérités autour de ces élections.

Légitimité

Car pour lui, il n’y a que la vérité qui doit prévaloir dans la conduite des affaires nationales. Et c’est aussi une vérité qu’il entend faire valoir dans son rôle de « chef de l’opposition ». En effet, Marc Ravalomanana a bel et bien souligné qu’il a été officiellement investi de ce rôle par le RMDM. Raison pour laquelle, il réclame également l’adoption du décret d’application de la loi relative au statut de l’opposition, en l’occurrence la loi n°2011-013 du 9 septembre 2011 qui a déjà été votée par le Parlement de Transition… mais que l’on voudrait amender actuellement « dans le seul but de museler l’opposition ». Il précise : « J’ai accepté d’être le chef de l’opposition car c’est vous tous (le RMDM) qui me l’avez demandé. Je me considère donc comme ayant une totale légitimité. Et d’ailleurs également, selon les règlementations en vigueur et comme partout ailleurs, je suis d’office le chef de l’opposition en étant le second après les élections présidentielles… »

Réconciliation nationale

Une autre intervention, celle du président du Comité pour la Réconciliation nationale (CRN), Tabera Randriamanantsoa,  a concerné la « réconciliation nationale » dont le processus n’a pu encore être mené à son terme jusqu’ici. Selon l’intervenant, quelques actions ont déjà été initiées et auraient dû être soumises à tous les concernés en 2017, mais la rencontre prévue n’a pu être concrétisée en raison, apparemment,  de divergences de vues avec les dirigeants de l’époque. En 2009, des discussions ont également été tenues avec les dirigeants de l’époque parmi lesquels l’actuel président de la République Andry Rajoelina, mais celles-ci n’ont pas non plus eu aucune suite.

Le RMDM estime… par rapport à la situation qui prévaut actuellement dans le pays, qu’il y a une nécessité impérieuse de relancer ce processus de la réconciliation nationale. « Car aucun développement ne pourrait se faire tant que les Malgaches, notamment les politiques, ne sont pas réconciliés », a-t-on souligné.

Plusieurs autres intervenants se sont relayés auparavant pour conforter ces irrégularités et malversations dans la conduite actuelle des affaires nationales. Parmi ceux-ci, il y a eu notamment Arlette Ramaroson, Alain Andriamiseza et Hanitra Razafimanantsoa.

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