8 MARS : Halte à l’infantilisation de la femme

Chaque année, à la date du 08 mars, comme les enfants le jour du mardi gras, les femmes malgaches préparent habits et parât pour effectuer une grande marche pour marquer ce qu’on appelle au pays « journée de la femme » ou « andron’ny vehivavy ». La journée internationale des droits des femmes devient à Madagascar, une grande mascarade.

Pour bien comprendre le phénomène, prenons quelques secondes pour décrire la célébration type du 08 mars à Madagascar. Dans les grandes villes, les femmes s’habillent pareilles selon l’association dont elles sont originaires et participent à un grand carnaval où lors d’un discours seulement on expliquera l’importance de la femme dans la société ainsi que le respect de son droit. Et ce sera tout en attendant l’année prochaine pour effectuer la même parade. Cela n’améliore en rien la situation de la femme. D’ailleurs à Madagascar, cette journée a été officiellement rebaptisée « journée des femmes ». Comme si la gente féminine a besoin d’une journée particulière pour attester son existence. Comme son nom l’indique, le 08 mars est la journée internationale des droits de femmes. Et dans un pays de non-droit comme Madagascar, ce sont des droits qui sont loin d’être respectés. L’éducation, l’accès à la santé de base et au travail décents, l’égalité salariale; alors que ce sont des causes féministes qui méritent qu’on s’y attèle, à Madagascar on se contente de nous promener dans une rue donnée le jour du huit mars. Et puisqu’on nous offre déjà une journée pour réclamer nos droits, au lieu de faire des carnavals pourquoi ne pas faire les mêmes promenades avec des pancartes pour exprimer nos besoins.

A Madagascar pourtant, nos dirigeants sachant que la majorité des femmes ne sont pas instruites, ont décidé d’utiliser cela en leur faveur. Actuellement, on fait croire à la femme que c’est un privilège que de faire les carnavals en ce jour car on n’est pas prêt à lui faire jouir de ses droits.

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