Le conseil des ministres du 08 janvier 2019 a annoncé que la mise en place d’un hôpital capable de réaliser une greffe d’organe à Madagascar est en cours d’avancement.
Il faut reconnaître que c’est une nécessité pour le pays dans la mesure où ce type d’opération ne peut se faire encore sur place faute d’installations adéquates. Il faut toujours se déplacer à l’extérieur de Madagascar pour bénéficier de ce type d’opération. Ce qui exige évidemment la disposition de moyens financiers relativement importants. Et malheureusement, beaucoup n’en disposent pas.
Et c’est pour faire face à cette situation récurrente que l’Etat procède actuellement à l’élaboration d’une loi correspondante régissant les greffes d’organes dans le pays. Tout le mérite revient à l’Etat d’envisager de combler cette lacune.
Mais toujours est-il qu’il est maladroit d’annoncer en même temps dans le communiqué du conseil des ministres qu’on va améliorer tous les services d’urgence au niveau des grands hôpitaux de la Capitale. En effet, on ne manquera pas d’établir une relation de cause à effet entre « greffe d’organe » et « service d’urgence ».
Certes, c’est au niveau des services d’urgence que l’on peut diagnostiquer en premier lieu qu’une greffe d’organe sera nécessaire surtout en cas d’accident. Et il est indispensable que l’on y dispose de tout le matériel nécessaire.
Mais il faut noter que les rumeurs sur l’existence de cas de trafics d’organes ne cessent de circuler à travers tout le pays. Et cette double annonce n’est pas de nature à rassurer la population. Elle est même susceptible de renforcer la conviction de la population sur le bien-fondé de ces rumeurs, voire de les amplifier. Elle ne va pas manquer de se demander si ces services d’urgence ne vont pas servir à prélever des organes.
Cela montre encore une fois l’importance et la sensibilité de la communication et donc de savoir identifier la pertinence ponctuelle de chaque information à communiquer.
