MADAGASCAR NATIONAL PARKS : La conservation et le financement parmi les priorités

Nouvellement nommé à la tête du Madagascar National Parks (MNP), le directeur général Mamy Rakotoarijaona Andrianarisoa relève le défi de renforcer la conservation dans les parcs et aires protégées, ainsi que de trouver plus de financement pour assurer le bon fonctionnement de son département. Entretien.

  • Agence Malagasy de Presse : Les perspectives du MNP en cette nouvelle année ?
  • Le DG Mamy Rakotoarijaona : Parmi les pressions qui ont frappé certains parcs et aires protégées figurent les feux de brousse et le défrichement des forêts mais nous avons pu surmonter ces difficultés pour maîtriser la situation. Et le nombre de points de feux identifié a eu tendance à la baisse, soit allant de 1.775 en 2017 pour atteindre 1.344 en 2019 touchant notamment Kirindy Mitea, Ankarafantsika et Zombitse. MNP va fixer comme objectif de diminuer le nombre de points de feux de 800 à 900 en cette nouvelle année,  pourquoi pas zero feu dans les prochaines années. Ce qui nous a motivé de relever le défi de prendre de la responsabilité en renforçant toujours la conservation de la biodiversité et forestière dans les parcs et aires protégées. Concernant le défrichement des forêts, la tendance a également connu une légère baisse d’un taux de 67%, soit 7.972 hectares de superficie en fin octobre 2019 contre 21.144 hectares en 2018. Pour vous démontrer que des efforts ont été fournis par les agents du MNP pour amoindrir les dégâts pour ne pas nuire à la réputation de tous les sites gérés par MNP. D’où la nécessité de trouver plus de financement.
  • Comment allez-vous atteindre ces objectifs ?  
  • L’affluence des visiteurs, nationaux et étrangers, s’améliore progressivement d’année en année avec un taux de 11% de 2018 en 2019. C’est déjà une lueur d’espoir traduisant l’intérêt des touristes à visiter nos richesses en biodiversité pour générer des ressources en financement. Mais les droits d’entrée dans les parcs et aires protégées ne suffisent pas pour subvenir aux besoins techniques et financiers pour assurer le fonctionnement du MNP en tant que gestionnaire. C’est pourquoi nous devons recourir aux partenaires et bailleurs de fonds pour nous apporter un appui financier comme le cas de la Fondation des aires protégées et de la biodiversité de Madagascar (FAPBM) qui a financé dernièrement 35 aires protégées gérées par MNP, ou encore la coopération technique allemande KFW, le gouvernement américain…  Ensuite, MNP se doit d’augmenter les recettes par la promotion de la destination du tourisme écologique dans les parcs et aires protégées. Actuellement, MNP est ouvert à toutes formes de coopération et de partenariat des bailleurs de fonds en sollicitant leur contribution pour que nous n’ayons plus de souci financier. 
  • Avez-vous un message à transmettre ?
  • Des progrès ont été réalisés depuis ma prise de fonction au mois d’octobre 2019 à ce jour concernant la gestion des pressions à l’endroit des parcs et aires protégées de Madagascar malgré le peu de budget de fonctionnement que MNP dispose. Nous, l’équipe du MNP, n’allons pas baisser les bras en renforçant tous nos esprits de guerrier pour la protection et la conservation de la biodiversité. Il ne fallait pas détruire nos ressources naturelles par des feux si vous voulez manifester contre le régime ou un tel parti politique, ne pas défricher les forêts et ne pratiquer pas les coupes sélectives des bois précieux (palissandre et bois de rose) pour des intérêts personnels. Ce n’est qu’un  fin exemple des faits réels à Madagascar. Il fallait donc avoir le réflexe environnemental et tout acte de chaque citoyen doit refléter cet esprit pour faire régner un monde meilleur ayant une nature verte et prospère surtout en faveur des jeunes générations…

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