L’Alliance Voahary Gasy (AVG) n’a pas manqué de dénoncer les affaires de trafic illicite des tortues, dans le cadre de l’une de ses missions qui est de prôner la justice environnementale. Parmi les membres de l’AVG figure l’Alliance pour la survie de la tortue (TSA) qui n’a pas ménagé ses efforts pour la saisie, la mise en quarantaine et la libération dans la nature des tortues faisant l’objet d’une exportation, voire d’une tentative d’exportation illicite notamment vers les pays de l’Asie. Les tortues radiées connues sous le nom de tortues étoilées et les tortues à soc Angonoka sont les principales cibles des trafiquants, toutes des espèces des régions Sud-Ouest de l’île et de Boeny. Elles sont classées en « danger critique d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et dans l’annexe I de la Convention sur le Commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites). Ainsi, le commerce international en est donc interdit.
D’après les informations fournies par Herilala Andriamahazo de la TSA, les interventions ont porté leurs fruits durant l’année 2018 : près de 25.000 tortues ont été saisies des exportations illégales et l’alliance est actuellement en train de les préparer pour être libérées dans leur site naturel. Mais les actions ne s’arrêtent pas là. Dernièrement, un vol de près de 10.000 tortues a aussi fait parler de lui à Toliara impliquant trois personnes qui ont été traduites devant la Justice et envoyées en prison. En cette période de sécheresse et à l’approche des fêtes, il est de tradition de certaines populations de la partie Sud-Ouest de l’île de chasser les tortues et consommer les viandes. En fait, le trafic de tortues continue malgré la lourde peine de six ans d’emprisonnement et 100 millions d’ariary d’amende, infligée aux trafiquants, le 25 octobre. Dernièrement, des informations parvenues dans le bureau du cantonnement forestier de Betioky a permis la saisie de 7347 tortues radiées dans un hameau à Tongobory. Les communautés de base oeuvrant pour la conservation de la biodiversité ont déjà interpellé les autorités locales et le WWF pour constater de visu la situation qui, rappelons-le, seuls les carapaces des tortues ont été découvertes sur le site de la cuisson des viandes.
Quoi qu’il en soit, les vols continuent comme ceux qui se sont produits dans la commune de Jafaro où 12 vélos ont été appréhendés avec des sacs pleins de tortues et les auteurs ont pris la fuite. Du côté de l’AVG, les réalisations ont fait état d’arrestation de 15 personnes, de 455 tortues saisies, sans oublier la mise à la disposition de juristes et avocats durant le procès, de 10.000 tortues à Toliara et de 551 autres à Mahajanga de 2018 jusqu’en avril 2019. Le réseau d’acteurs luttant contre ce fléau, composé, entre autres de Madagascar National Parks (MNP), le WWF, le Bianco, le Tribunal de Toliara et la Gendarmerie compte près de 19.000 tortues saisies dans la région Atsimo Andrefana, depuis avril de cette année.
