Chez les Tsimihety, l’ordre social est établi grâce à des sagesses et la capacité de chaque personne à respecter sa place et son rôle dans la société. Raison pour laquelle, la danse Bahoejy est surtout pratiquée par les jeunes qui ont la force nécessaire pour le faire.
Historiquement parlant, la communauté Tsimihety est la seule à Madagascar à ne pas avoir été dirigée par un monarque. Guidé par un conseil de sages, très vite ce groupe ethnique a su faire la différence entre la liberté et l’anarchie et cela a d’ailleurs constitué la force de son expansion et a favorisé la diversité de sa culture. S’il est d’audience publique que le « bahoejy » est une danse de jeunes, rien n’interdit les vieux de s’y adonner. Par contre, la rudesse de ses pas, la complexité de ses mouvements ont dissuadé plus d’un à s’y adonner sans entrainement au préalable.
Créée dans les années 80 par un homme qui a donné à cette danse son patronyme, très vite elle a séduit le cœur des amoureux de la danse chez les Tsimihety. Au même stade que le « Malesa », ou le « Katoko », le Bahoejy se pratique lors des jours de fête. Par contre, sa pratique nécessite de l’entrainement. En effet, des figures particulières composent cette danse. La plupart du temps, c’est un groupe de jeunes, composé de plusieurs danseurs aguerris qui effectuent les pas lors des cérémonies. Composant un fil, à sa tête les premiers cavaliers dictent les prochaines figures qu’il faut effectuer en criant le nom des pas que tous danseurs de Bahoejy savent reconnaitre. C’est l’harmonie entre les danseurs et leur faculté à effectuer sans trop d’efforts les figures compliquées qui font le charme de cette danse.
Notons que le créateur de cette danse est encore en vie et fort malheureusement, il n’a pas profité du succès de sa création.
