On estime que 1,7 millions de personnes pratiquent encore la défécation à l’air libre notamment dans les régions Vatovavy-Fitovinany et Atsimo Atsinanana. Une situation qui affecte l’état nutritionnel et sanitaire de la population des deux régions, souvent exposées aux catastrophes naturelles comme les cyclones et les sécheresses. En parlant de la santé, les maladies diarrhéiques font partie des risques des intempéries non seulement dans ces deux régions mais dans toute l’île en cas des inondations et de problème d’accès à l’eau potable.
A Madagascar, l’équipement en latrines est très insuffisant, et bien souvent carrément absent en zone rurale. Seuls 11% des ménages ont accès à des installations sanitaires adéquates, et on estime que près d’un tiers de la population fait ses besoins dans la nature, ce qui a de nombreuses conséquences sanitaires dont la propagation des diarrhées. Les maladies diarrhéiques sont la deuxième cause de mortalité infantile. Près de 14.000 enfants de moins de 5 ans en sont morts à cause du manque d’assainissement dans les zones rurales et dans les villes… ou plus précisément le manque de toilettes. Plus de la moitié de la population déféquait encore à l’air libre. Une catastrophe sanitaire, mais aussi une perte économique pour le pays estimée à 103 millions de dollars, soit 5 dollars par personne. Le gouvernement s’est donné comme objectif de supprimer cette pratique à la fin de cette année 2019. Deux ans après le début des premières actions sur le terrain, le bilan s’améliore, mais le chemin à parcourir est encore long.

Ce jour, dans le cadre de la Journée mondiale des toilettes, célébrée tous les 19 novembre, place au renforcement de la sensibilisation en relevant le défi d’améliorer l’accès des populations aux infrastructures d’hygiène sanitaire et d’assainissement. « Agir sans oublier personne », tel est le thème de la Journée visant à informer les populations sur l’importance de l’utilisation des toilettes car elles sauvent des vies et empêchent la propagation des maladies mortelles causées par les excréments humains. Il s’agit d’une journée d’action et de sensibilisation pour informer et alerter sur ce problème humainement mondial.
Au mois de septembre, un programme de deux ans d’un montant de 2,5 millions de dollars de l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) a été signé entre l’UNICEF et l’Ambassade de la République de Corée du Sud à Madagascar, sous l’égide du Ministère de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures (MEEH), pour appuyer l’assainissement au niveau communautaire dans les régions Vatovavy Fitovinany et Atsimo Atsinanana. Les deux régions bénéficiaires de ce programme figurent parmi les zones ayant des taux les plus élevés de défécation à l’air libre. Soit 64% pour Vatovavy-Fitovinany contre 72% pour l’Atsimo Atsinanana. Un taux très élevé comparé à la moyenne nationale de 40% dans l’ensemble des 22 régions.
Cet accord de financement représente le premier accord signé sous l’actuel régime. Il marque la volonté du gouvernement sud-coréen de collaborer avec le gouvernement Malagasy et d’aider ce dernier à atteindre ses objectifs d’émergence dont les objectifs du programme Madagascar Madio 2025. Cet accord est également un moyen pour la Corée de partager ses expériences de développement. A travers ce programme, 380.000 personnes dont 190.000 femmes et 190.000 enfants incluant 10.000 enfants scolarisés vont bénéficier de l’amélioration de leur état de santé et de leur survie à travers l’accès aux services d’hygiène et assainissement.
L’approche de l’assainissement total piloté par la communauté ou ATPC/CLTS sera l’approche adoptée et sera suivie d’activités pour assurer des résultats pérennes au niveau des communautés et encourager les ménages à développer d’autres structures d’assainissement plus durables.
