AIRE PROTEGEE ANTREMA : 10 tonnes de sel en stock à vendre

Des activités de développement ont été entreprises par le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) conjointement avec l’association locale Antrema Miray, qui sont les gestionnaires de l’aire protégée Antrema. Parmi les activités figure la production de sel. En fait, la conservation des mangroves, qui maintiennent les rives côtières contre les érosions marines, a rendu possible la création des marais salants.

Malheureusement, bien que les deux associations locales maitrisent bien actuellement les techniques de production, elles n’arrivent pas encore à écouler leurs produits sur le marché. En 2019, la production de sel s’élevait à 5 tonnes selon la dernière mission de suivi évaluation menée par la Fondation des aires protégées et de la biodiversité de Madagascar (FAPBM). En début 2020, seule une partie de cette production a pu être écoulée. A cause de la situation sanitaire à Madagascar, toute la production n’a pas pu être vendue. Les communautés ont des difficultés à attirer les collecteurs de ces produits jusqu’à Antrema. La FAPBM a recommandé aux gestionnaires des aires protégées qu’elle finance d’adopter des stratégies pour la mise en place de filières pour les activités de développement, dont l’élaboration de plans d’affaires. En ce début 2021, le stock de fleur de sel est de 10 tonnes. Il s’agit d’une des conséquences directes de la pandémie du Covid-19 sur l’économie locale, dans des sites isolés et menés par des associations locales.

Les communautés de l’aire protégée lancent donc un appel à manifestation pour leur stock de sel. Etant donné que la production du sel assure les revenus d’une trentaine de ménages des villages d’Ampampamena et d’Ambanjabe, regroupés dans une association de saliniers. Grâce à cette activité génératrice de revenus, la communauté est sensibilisée sur la nécessité de préserver les mangroves.

La fleur de sel d’Antrema est issue de la valorisation d’arrière mangrove (le tanne vif). Des puits sont creusés dans la tanne. L’eau salée infiltrée est captée puis transvasée dans des carreaux saliniers tapissés de gaines plastiques. Au bout de 3 à 4 jours au soleil, le sel se cristallise et peut être collecté. Le produit est reconnu pour être riche en oligoéléments comme le fer, le manganèse et autres minéraux. Ce sel de Madagascar se distingue par sa richesse en calcium, magnésium, iode et potassium et sa faiblesse en sodium (nocif pour la santé) .

Rappelons que Antrema, aire protégée de la région Boeny, est connu pour être un sanctuaire du lémurien Propithecus coronatus. Elle a été créée à la demande de la famille royale pour protéger la population de Prophitecus considérée par le groupe ethnique Sakalava Marambitsy comme la réincarnation de leur ancêtre.

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