RIZ HYBRIDE : Ce n’est pas la culture idéale

A l’initiative du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), les paysans de l’Alaotra sont encouragés  à cultiver du riz hybride avec l’appui de l’Etat. Certes, avec la culture du riz hybride, on peut obtenir un très  haut rendement; on peut atteindre entre 8 à 12 tonnes à l’hectare. Dans ces conditions, si cette culture est développée dans une zone rizicole comme l’Alaotra, il est vrai qu’on pourra atteindre d’ici peu l’objectif de l’autosuffisance en riz, un rêve qui a toujours hanté tous les dirigeants du pays qui se sont succédé.

Mais les paysans sont-ils au courant des risques qu’ils encourent avec la culture du riz hybride ? Tout d’abord, cette culture exige l’utilisation excessive d’intrants chimiques tels que les engrais… En conséquence, après quelques années d’exploitation, le sol deviendra complètement  stérile et ne pourra plus produire un seul grain de riz avec la destruction du sol.

Autre conséquence non moins grave de la culture du riz hybride, les paysans deviendront totalement dépendants des producteurs de semences. En effet, le riz hybride n’est pas comme les autres types de riz cultivés dans le pays depuis toujours. Avec le riz hybride, beaucoup de leurs habitudes culturales vont devoir changer.

Principal changement, les paysans ne pourront plus garder une partie de la récolte pour servir de semences pour la prochaine campagne de culture. Ainsi, à chaque campagne, ils doivent se procurer  de nouvelles semences, qui au début seront fournies par l’Etat. Mais jusqu’à quand va durer cet appui ?

C’est d’ailleurs pour cette raison que certains hommes d’affaires bien connus, ayant flairé la bonne affaire, se sont déjà proposé de fournir les nouvelles semences requises, voyant les gros bénéfices qu’ils peuvent gagner en produisant juste des semences et l’influence qu’ils peuvent avoir sur les paysans.

Finalement, dans l’objectif d’atteindre l’autosuffisance en riz, choisir de développer la culture du riz hybride n’est pas la meilleure solution.  Celle-ci se trouve dans l’utilisation des techniques rizicoles améliorées (et non un nouveau type de culture) et l’aménagement de nouvelles surfaces cultivables. Et ce ne sont pas les terres qui manquent dans le pays.

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