A Madagascar, rien ne semble pouvoir arrêter le président de la République Andry Nirina Rajoelina et son rêve de grandeur. La pandémie mondiale ne l’a pas arrêté dans son élan, la réalité encore moins. La semaine a commencé d’une manière grandiose dans la Grande Ile, malgré le fait que le nombre de malades ne cesse d’augmenter à Madagascar et les mesures sanitaires qui sont encore en vigueur, le président de la République a rempli la salle du CCI Ivato avec des centaines de convives pour la présentation de son plan Marshall. Il fallait faire les choses en grand et pour le président de la République, il est hors de question que les risques de propagation de cette maladie lui volent la vedette. Alors qu’à Antananarivo, le rassemblement de plus de cinquante personne est encore interdit, le président de la République a trouvé l’exception qui confirme les règles.
En ce qui concerne le plan Marshall en question, alors que la population malgache, en général, sombre dans une crise socio-économique sans précédent, le président lui semble ne pas vouloir redescendre de son petit nuage. Ainsi Madagascar a annoncé depuis peu la construction d’une industrie de pharmacologie en constatant une hausse importante de la demande de médicament depuis la pandémie. Un choix assez opportuniste. Hier, il a été également annoncé que Madagascar lancera d’ici peu une industrie de construction automobile. Il suffit pourtant de se brancher à une chaîne d’information internationale pour constater qu’aujourd’hui plus que jamais, le secteur automobile est en difficulté. Des entreprises comme Renault ont du mal à s’en sortir et voilà que Madagascar veut investir dans ce secteur. Une décision d’une aberration sans précédent. En dépit de la réalité effective, car si un tel investissement a été utilisé dans des secteurs comme l’agriculture, cela aurait pu améliorer la situation économique de plusieurs foyers. Et puisque l’Etat veut tellement investir, l’énergie demeure un secteur délaissé et pourtant toute l’économie du pays en dépend étroitement.
Dans sa vision du monde, le président de la République se voit comme étant le Président audacieux d’un Etat prospère. Comme du temps de la mythologie grecque, c’est dans un monde en cendre qu’il se fera Phoenix. Alors des colisées il bâtira, des industries de pharmacologies et d’automobiles émergeront de la terre, des terrains de jeux et de divertissements populaires verront le jour. Et ce, même si la majorité de la population n’y trouve pas son compte. Ave Monsieur le président.
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