Il ne reste plus que quelques jours avant que l’on ne célèbre le 60ème anniversaire de l’indépendance de Madagascar. Les autorités malgaches ont vu grand pour cette célébration. Depuis la fin de l’année 2019, le président de la République n’a eu de cesse de lancer des projets ambitieux dont la fin était prévue exactement lors de la fête nationale. On peut citer entre autres, la réhabilitation du Rova, une partie des travaux à Mahamasina, l’Académie Nationale des Arts et de la Culture, et ainsi que l’avancement de la restitution des îles éparses par la France à Madagascar.
A un délai aussi proche de la fête nationale, on est en droit de se demander ce qu’il reste aux autorités malgaches de cet anniversaire de l’indépendance triomphant. Quasiment plus rien, car les travaux à Mahamasina ne permettraient pas au président de la République d’y faire une apparition triomphante en faisant miroiter aux Malgaches le Madagascar de demain. Qui plus est, la France au lieu de coopérer dans la restitution des îles éparses semble vouloir renforcer le bras de fer. En ce qui concerne la réhabilitation du Rova, c’est devenu une tache indélébile pour ce gouvernement à cause de la construction du Colisée, un sujet à polémique dans la société malgache en général.
A tel point que les autorités malgaches se sont résolues à faire les célébrations à huit clos sur l’avenue de l’indépendance d’Analakely. On ne pourrait pas reprocher à nos autorités d’avoir usé de tous les moyens possibles pour donner à Madagascar l’image d’une nation plus que florissante. En effet, au début de la pandémie, la Grande île s’est autoproclamée comme étant le pays ayant trouvé le remède à ce fléau mondial qu’est le covid-19. Et pourtant, jusqu’ici, l’efficacité de ce remède n’est pas encore prouvée. Qui plus est, alors que l’argumentation essentielle de Madagascarsur l’efficacité de ce produit repose sur le fait que la Grande île ne connaissait encore aucune forme grave et décès liés à la maladie, l’évolution récente de la pandémie à Madagascar ne permet plus aux autorités d’utiliser cet argument.
Dans cette quête de reconnaissance pour ce beau pays qu’est Madagascar, le président de la République n’a pas hésité de traiter d’antipatriote toute personne qui se montrerait un tant soit peu critique envers sa manière de gérer le pays et le chemin qu’il empreinte pour faire de Madagascar un pays florissant.
Pour le commun des Malgaches, la fête nationale se passera dans une ambiance mitigée. En effet, on est presqu’à mi- juin et très peu de foyers malgaches ont érigé le drapeau tricolore. A l’approche de la fête nationale, il est tout à fait normal de parler de patriotisme mais force est de constater que c’est un sentiment que chaque personne gère selon ses convictions.
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