Liberté de Presse !

Un fait divers à Antsohihy rapporté par un quotidien de la capitale remet en question la sécurité des journalistes, où un élu local a été mis à l’index sans que la population inerte, assiste à la scène. Et plus rien. Qu’est-ce que c’est cette histoire où au XXIème siècle, on frappe encore des journalistes en mission ? Nous ne sommes pas en Afghanistan quand même, et nous ne sommes pas en situation de guerre. Qu’en pense Madame la Ministre de la Communication ? Et l’Ordre des Journalistes de Madagascar ? L’affaire est dans les tiroirs…

C’est à travers ces faits divers que l’on constate que les journalistes ne sont pas protégés à Madagascar dans leur métier. Or, les responsables de la Communication devraient faire savoir aux autorités le rôle des journalistes. Pourquoi l’élu de Tsimbazaza a-t-il frappé ? Connait-il les lois sur cette agression abusive ? Est-ce une animosité personnelle envers les journalistes ? Et pourquoi les témoins n’ont pas réagi face à ce geste abusif ?

Beaucoup de questions se posent sur cette agression des journalistes. A l’heure où les journalistes vont élire le bureau de l’OJM, ce 16 octobre 2021, tout est à remettre en question. Madame la ministre de la Communication a choisi son pion à l’image de Monica. Un geste contesté par la cellule de crise des journalistes. Un ministre ne doit pas s’immiscer dans les affaires de l’OJM. Les erreurs ont déjà commencé quand il fallait mettre en place  la Commission des cartes professionnelles de presse. A chaque fois que l’on renouvelle les cartes, il faudrait toujours fournir des dossiers, sortir une nouvelle liste. En principe, les nouveaux venus sont obligés de fournir des dossiers étant donné que les anciens ont déjà déposé les leurs. C’est toute une histoire.

A quoi cela va servir une carte professionnelle ? D’après Monica, c’est pour avoir les abattements douaniers au cas où on fait venir des matériels de l’extérieur. Jamais on n’a appliqué ce point. Aucun journaliste n’a pu bénéficier de ce droit qu’on a toujours annoncé à chaque élection du bureau de l’OJM. Ce sont les patrons de presse qui peuvent bénéficier de ce genre de droit au niveau du ministère des Finances. Mais pas les journalistes.

D’autre part, le petit microcosme des journalistes est toujours menacé par les tenants du pouvoir. Les patrons de presse actuels sont, pour la plupart, du côté du Grand dirigeant. À la moindre contestation, c’est la porte. C’est aussi le cas des fonctionnaires de la Tvm et de la Rnm. Donc, avec le maigre salaire mensuel des journalistes, ils sont obligés de suivre les consignes du patron.

Il reste à savoir la position de la Cellule de crise des journalistes concernant les élections. En tout cas, elle boycotte. Monica sera élue sans adversaire. Beaucoup de journalistes n’iront pas voter. Madame la Ministre est responsable de cette situation. Beaucoup de journalistes n’auront pas leur carte professionnelle. D’ailleurs, on n’a pas besoin. Dites, à quelle occasion vous avez sorti votre carte de presse ?  L’ordre devrait être de rigueur sur les conditions de travail des professionnels. Pour une vraie liberté de presse !

Vous aimerez aussi