Pascal Faure et Christophe Huet, retraités et membres de l’association Solaire Sans Frontières, mènent une mission humanitaire d’électrification solaire à Madagascar jusqu’à la mi-décembre pour l’association Akamasoa créée par le Père Pedro Opeka (6 fois nominé au prix Nobel de la paix). 150 panneaux photovoltaïques vont être installés dans les villages de Mahatsara et Mahatazana pour contrer la précarité énergétique dans cette zone où 80% de la population vit sans électricité. Le coût de l’électricité à Madagascar est de 0,21€ (environ 1000 ariary) le kWh pour un salaire moyen inférieur à 50 euros (environ 245.000 ariary) par mois. Cette initiative est enrichie par une formation d’équipes locales pour initier la création sur place d’un Centre de Formation au photovoltaïque et assurer l’autonomie énergétique à long terme.
Pascal Faure, ex formateur en énergies renouvelables et Christophe Huet, ex installateur photovoltaïque, tous deux membres de l’association Solaire Sans Frontières, entament une mission humanitaire d’envergure pour endiguer la précarité énergétique à Madagascar.
« Je suis dans l’association depuis 2018 et à l’âge de la retraite, j’ai voulu me rendre utile en mettant à profit mon expérience dans le domaine du solaire. J’ai donc recherché un moyen d’apporter mon aide par le biais d’une association pour venir en aide aux populations en précarité énergétique », explique Christophe Huet pour sa 6ème mission à Madagascar.
« En France, les énergies solaires sont bien connues et les entreprises sont nombreuses, aujourd’hui j’ai envie d’aider des pays où cette technologie n’est pas encore aussi développée », précise Pascal Faure.
Leur objectif : installer 150 panneaux photovoltaïques d’ici la mi-décembre à une dizaine de kilomètres d’Antananarivo dans les villages de Mahatsara, de Mahatazana et de l’université Saint-Vincent-de-Paul voisine, en partenariat avec l’association Akamasoa fondée par le Père Pedro Opeka (6 fois nominé au prix Nobel de la paix).
Dans ce projet, ce n’est pas l’autosuffisance qui est visée mais l’autoconsommation de l’énergie produite par le soleil pour réduire l’apport du réseau public. L’achat de 7000 € de panneaux, sera rentabilisé en sept mois. L’autosuffisance nécessiterait un système de stockage et investissement beaucoup plus conséquent.
Le contexte énergétique à Madagascar
À Madagascar, où 80% de la population vit sans électricité, les deux villages ciblés, Mahatsara et Mahatazana, ont été construits par l’association Akamasoa qui lutte contre la pauvreté. Christophe Huet, en échangeant avec le Père Pedro Opeka, a identifié l’opportunité d’installer des panneaux solaires pour réduire la consommation énergétique des villages et de l’université de Saint-Vincent-de-Paul. Les trois bâtiments accueillent des étudiants en informatique dont les ordinateurs et les serveurs font grimper la facture d’électricité.
Actuellement, le coût de l’électricité à Madagascar est de 0,21€ du kWh, plus élevé qu’en France, créant une disparité significative compte tenu du salaire moyen inférieur à 50 euros par mois. La Commission Européenne rapporte que le taux de couverture en électricité du pays est faible, entre 15% et 17%, avec des écarts marqués entre zones urbaines et rurales.
« L’électricité reste un produit de luxe que seuls les citadins peuvent s’offrir et les habitants de nombreux villages s’éclairent à la bougie ou à la lampe à pétrole. » explique Christophe Huet.
La mission de Solaire Sans Frontières
La mission de Solaire Sans Frontières à Madagascar ne vise pas seulement l’installation des panneaux solaires mais s’étend à la formation des populations locales. Les deux retraités forment dix techniciens locaux et aspirent à créer un Centre de Formation au photovoltaïque à Madagascar d’ici 2025 pour garantir la maintenance et augmenter le nombre d’installations pour contribuer à l’autonomie énergétique des communautés défavorisées.
Les 150 panneaux, offerts par des partenaires dont la coopérative Solarcoop qui les conçoit et les fabrique, vont être répartis entre les deux villages. Ils devraient produire 27500 kWh à Mahatsara et 34000 kWh à Mahatazana d’énergie propre par an, pour diminuer de 50% la consommation et économiser 12 500€ par an.
Zoom sur Akamasoa :
Depuis 30 ans l’association, reconnue d’utilité publique, créée par le Père Pedro Opeka, est venue en aide à 500 000 malgaches. 4 000 maisons ont été construites, et 25 000 personnes habitent dans ces villages. Chaque village comporte des écoles, un dispensaire et des lieux de travail pour les adultes : carrière, maçonnerie, menuiserie, agriculture, artisanat. 14 000 enfants sont scolarisés.
Installé à Madagascar depuis 49 ans, le Père Pédro Opeka, prêtre lazariste, d’origine slovène est né en Argentine où il rencontre le pape François lors de ses études à Buenos Aires. Installé à Madagascar depuis les années 70, il s’est immédiatement engagé dans la lutte contre la pauvreté. Après avoir découvert des hommes, des femmes et des enfants fouillant à mains nues la décharge d’Andralanitra, il fonde l’association humanitaire Akamasoa, “les bons amis en Malgache”. Parcourant le monde pour financer la construction de villages décents, il est devenu une figure emblématique de la lutte contre la pauvreté et a été proposé 6 fois depuis 2013 à une nomination au prix Nobel de la paix. En 30 ans, l’association a créé 18 villages de maisons en brique, des stades, des écoles, des dispensaires et plus de 3000 emplois (carrières de granit, fabrication de briques, maçonnerie, nettoyage, artisanat d’art, personnel de santé, professeurs, fabrication de spiruline etc), pour lutter contre la pauvreté sur l’île.
Pour mieux vous servir, l’AMP travaillera dans le respect de tout un chacun, dans la réalité des actualités et de ce qui nous entoure. L’objectivité sera notre mot d’ordre.