Armée populaire !

« Ho an’ny Tanindrazana » ou « Pour la Patrie ». Cette devise militaire chère aux sortants de l’Académie d’Antsirabe est maintenant désuète. Il n’y a plus de respect pour les habitants de la Patrie, mais pour les dirigeants de ce pays. Hier, c’était la journée de démonstration des militaires face à la population, devant la Mairie de la Capitale. Des blindés et des cars d’assaut ont encadré la Place du 13 Mai pour empêcher les manifestants réclamant leurs droits humains.

Il est vrai que le Grand dirigeant est soutenu par l’Armée, rien que pour la nomination des généraux, plus d’une cinquantaine par an. Il parait qu’il faudrait payer des millions d’Ariary pour accéder à ce grade. C’est au conditionnel SVP ! Et les forces armées sont à la solde du Grand dirigeant. C’est pourquoi, l’Armée soutient le pouvoir quoi qu’il arrive. Même pour une petite manifestation de contestation. Le peuple n’a pas le droit de se manifester et au moindre mouvement, c’est l’armada militaire qui entre en scène.

Tout compte fait, l’Armée ne défend pas le territoire. Personne ne va attaquer l’Ile de Madagascar, le pays le plus pauvre et le plus endetté de la planète. Pour montrer que l’Armée travaille, elle attaque la population qui se manifeste, ainsi que les « Malaso ». Donc, les malgaches seulement. Les forces armées, la Police et la Gendarmerie tuent ses concitoyens. Or, l’insécurité règne dans le pays. Des gens sont agressés sauvagement, des maisons sont pillées tous les jours. L’Armée n’intervient jamais sauf pour les manifestations populaires.

Les forces armées ne sont pas faites pour la population, mais pour les dirigeants. Ils sont des body Guards ou des aides de camp des grands responsables étatiques. Ils ne donnent pas de raison pour la population, même s’ils sont des citoyens malagasy. Ils font peur avec leurs bruits de bottes et leurs armements sophistiqués. Ce sont des bourreaux. D’ici peu, les militaires seront tous des gradés, au service de la Nation. Les forces armées sont de grands budgétivores de l’Etat mais ne produisent rien. Si au moins, ils seraient aux champs pour produire du riz ou autres denrées, ça aurait été quelque chose de bien. Dommage ! « Ho an’ny Tanindrazana ! »

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